Organisation expérimentale d'un nouveau système de veille sanitaire, France, 2004-2005.

Publié le 28 juin 2005
Mis à jour le 30 août 2019

En août 2003, une canicule aux conséquences sanitaires exceptionnelles a touché la France. Son intensité, sa durée, son étendue rendent compte de l'impact observé. Le phénomène sanitaire a d'une part entraîné un recours massif au système de soins d'urgences et par ailleurs une augmentation brutale de la mortalité. La première conséquence perçue a été la saturation du système de soins, alors que les services et réseaux de la veille sanitaire, qui ne disposaient pas des indicateurs d'alerte, n'ont pas eu la réactivité attendue. Cette crise sanitaire a rendu nécessaire un réexamen des systèmes de veille sanitaire à finalité d'alerte alors disponibles en France. A cette date, la veille sanitaire était presque exclusivement organisée sur la base de systèmes spécifiques de pathologies (Déclaration obligatoire, Réseaux sentinelles), non adaptables aux événements non prévus. Cette crise a montré que de tels phénomènes, dans leur origine, leur ampleur géographique et leurs conséquences existent, et donc se reproduiront. Cela ne signifie pas que les systèmes " spécifiques " existant à l'heure actuelle manquent de pertinence. Ils sont, au contraire, très performants et ont permis l'identification précoce de nombreuses pathologies, le plus souvent infectieuses et ont abouti à des programmes concertés de prise en charge pour en limiter l'impact sanitaire. A la suite de la canicule de 2003, un plan d'action sanitaire a été mis en place dans l'éventualité d'une nouvelle vague de chaleur. Mais il a été aussi souligné l'intérêt d'un système de veille sanitaire à partir de données de santé non spécifiques, comme les flux de patients consultant des systèmes médicaux d'urgences. Un système a été développé par l'InVS fondé sur un réseau hospitalier, la médecine de ville et l'enregistrement de la mortalité. Il a comme objectifs d'identifier des situations sanitaires nécessitant une réponse de santé publique adaptée, mais également d'assurer la mesure d'impact d'épidémies ou d'événements attendus. Cet article décrit l'organisation expérimentale de ce système de surveillance en France.

Auteur : Josseran L, Gailhard I, Nicolau J, Thelot B, Donadieu J, Brucker G
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2005, n°. 27-28, p. 134-7