Les données d'exonération du ticket modérateur pour affections de longue durée (ALD), source potentielle pour la surveillance des cancers d'origine professionnelle ?

Publié le 31 janvier 2012
Mis à jour le 13 mai 2020

Introduction - En France, 4,5% à 8% des nouveaux cas de cancers seraient liés à des expositions professionnelles. La production de taux d'incidence de cancer par professions et secteur d'activité n'est actuellement pas possible. L'utilisation des demandes de mise en affection de longue durée (ALD) est une possibilité à envisager pour combler ce manque. Mais avant de mettre en place un recueil complémentaire d'informations professionnelles à partir des ALD, il était essentiel de connaître leur taux d'exhaustivité, ainsi que le nombre de faux positifs. Méthode - Une étude menée par le réseau Francim sur la concordance entre les données des ALD et celles des registres (gold standard) dans 5 départements apporte des réponses à cette problématique. La sensibilité et la valeur prédictive positive (VPP) des ALD ont été étudiées pour 3 localisations d'intérêt majeur dans le domaine des risques professionnels : poumon, vessie et leucémies. Résultats - La sensibilité était d'environ 50% pour les 3 localisations étudiées. La VPP était variable selon les localisations : 46% pour la vessie, 63% pour les leucémies et 83% pour le poumon. Conclusion - La faible sensibilité des ALD n'est pas en faveur de leur utilisation comme seule source de données pour produire des taux d'incidence de cancers par métiers et secteurs d'activité en France. De plus, il est probable que les demandes de mise en ALD soient liées à des facteurs socio-professionnels. (R.A.)

Auteur : Lauzeille D, Dentan C, Grosclaude P, Marchand JL, Cherie Challine L
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2012, n°. 5-6, p. 68-71