La morbidité liée aux pollens peut-elle être estimée et surveillée à partir des données de l'Assurance Maladie ?

Publié le 1 janvier 2002
Mis à jour le 11 juin 2019

L'étude propose un mode d'évaluation de la morbidité liée aux pollens à partir des données de consommation médicamenteuse issues du codage du médicament. Les données concernent la population du régime général du département du Puy-de-Dôme. Un suivi hebdomadaire des consommants a été réalisé depuis le 1er janvier 1999 jusqu'au 31 décembre 2001, en prenant en compte la date de délivrance du médicament. Trois groupes de médicaments ont été étudiés : les anti-allergiques, les antibiotiques et les antidiabétiques. Les résultats montrent la présence d'un important pic saisonnier au printemps. Un mode de quantification est proposé pour estimer à minima le nombre de personnes concernées par les manifestations allergiques polliniques au printemps (2,2 % de la population). Les données suggèrent la présence d'autres pics de consommation médicamenteuse liés aux pollens en dehors de la période de mai-juin. L'étude met en avant le problème représenté par les prescriptions non appropriées d'antibiotiques qui conduirait, si on ne prend pas en compte ces prescriptions, à une sous-évaluation probable de la morbidité liée aux pollens. Un suivi temporel au long cours de ces données devrait permettre d'apprécier s'il y a ou non, augmentation de la prévalence des phénomènes allergiques liés aux pollens.

Auteur : Lecadet J, Quenel P, Thibaudon M, Baris B, Caillaud D
Revue française d'allergologie et d'immunologie clinique, 2002, vol. 42, n°. 7, p. 645-9