L'expertise institutionnelle confrontée aux parties prenantes.

Publié le 27 février 2007
Mis à jour le 30 août 2019

En s'appuyant sur le déroulement du processus d'évaluation des risques mené à chaud dans le cas de l'École maternelle de Vincennes et sur l'apport de l'expertise pluraliste telle qu'elle a été mise en oeuvre dans le cadre du Groupe radioécologie Nord-Cotentin, l'article met en évidence le rôle particulier des organismes d'expertise publics. Il est rappelé que, à la suite d'un certain nombre d'accidents ou de crises, les pouvoirs publics français ont créé des instituts publics chargés de la prévention des risques dont les activités se situent en amont de la décision. L'un des rôles de ces organismes est d'ouvrir leur expertise aux autres acteurs de la société. Cette fonction est d'autant plus importante que, comme le démontrent les enquêtes d'opinions citées dans l'article, les différentes crises qui se sont succédées se sont traduites par un déficit de confiance à l'égard des acteurs institutionnels, même s'ils sont crédités d'un bon niveau de compétence. Rendre accessible l'expertise publique ne signifie pas que l'objectif visé est d'imposer le monopole de celle-ci. Il s'agit au contraire, notamment dans des cas complexes ou potentiellement litigieux, de construire le débat pluraliste. L'article commente successivement les recommandations du Comité, de la précaution et de la prévention, comité placé auprès de la ministre chargée de l'environnement, qui mettent l'accent sur le " partage de l'expertise " et l'expérience acquise par le groupe d'expertise pluraliste chargé de traiter une polémique scientifique suscitée autour de l'usine de retraitement des combustibles nucléaires à La Hague. L'article conclut en mentionnant les réseaux d'échanges d'informations qui se développent en Europe concernant ce qu'il est convenu d'appeler la " nouvelle gouvernance des activités à risque " ainsi que les alliances se construisant entre les organismes d'expertise publics. (R.A.)

Auteur : Sugier A
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2007, n°. 7-8, p. 54-6