Fragilité et consommation de médicaments en population âgée.

Publié le 11 juillet 2017
Mis à jour le 29 août 2019

Introduction : le terme de fragilité est proposé en gériatrie pour définir la conséquence clinique du déclin d'une multitude de fonctions physiologiques au cours du vieillissement, dont le cumul expose la personne âgée à un risque accru de chute, d'hospitalisation, de déclin fonctionnel et de décès. Des études montrent que la fragilité augmente la probabilité de recourir aux soins ambulatoires et la dépense de santé correspondante. Méthodes : à partir des données l'Enquête santé et protection sociale 2012 enrichies des dépenses de santé de l'Assurance maladie, cette étude analyse la consommation de médicaments en valeur (dépense ambulatoire de pharmacie) et en volume (nombre de boîtes de médicaments délivrées sur l'année) en fonction du phénotype fragile (robuste, pré-fragile, fragile). L'analyse a été réalisée parmi 1 890 sujets âgés de 65 ans et plus ayant eu au moins un remboursement de médicaments en 2012, en tenant compte de leurs caractéristiques sociodémographiques et de santé dans des modèles GLM (Generalized Linear Model). Résultats : en moyenne, la dépense de pharmacie d'un sujet " fragile " est plus élevée de 287 EUR par an que celle d'un sujet " robuste ". À nombre de molécules égal, les sujets " fragiles " se voient délivrer en moyenne 17 boîtes de médicaments supplémentaires par an. Conclusion : cette étude montre que les sujets " fragiles " ont une dépense ambulatoire de pharmacie plus importante que les sujets non-fragiles et que cette différence réside en partie dans l'augmentation du nombre de boîtes délivrées aux sujets " fragiles ". Une hypothèse pouvant expliquer ce résultat serait la perception, par les médecins, de la fragilité comme une forme de sévérité des pathologies connexes.

Auteur : Herr M, Sirven N, Ankri J, Pichetti S, Sermet C
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2017, n°. 16-17, p. 311-7