Etat des lieux de la surveillance de la santé mentale en France

Publié le 1 novembre 2011
Mis à jour le 11 juin 2019

L'objectif de la surveillance est d'aider à la planification, à l'information et à la prévention. Elle est basée sur la collecte répétée de données au travers d'enquêtes épidémiologiques et sur le suivi de données issues de base médico-administratives. Cet article présente un état des lieux de la surveillance de la santé mentale en France, examine la pertinence et les limites des données recueillies. En population générale, la prévalence de l'épisode dépressif caractérisé (EDC) a été explorée dans sept enquêtes parmi lesquelles les Baromètres santé permettent un suivi à cinq ans d'intervalle. Les données de mortalité et d'hospitalisation permettent une surveillance des suicides et des tentatives de suicides (TS). Les bases de l'assurance maladie renseignent sur la consommation de psychotropes et les mises sous affection de longue durée pour pathologies psychiatriques graves (ALD23). La prévalence sur un an de l'EDC est restée stable à 7,8% entre 2005 et 2010. Les données de mortalité montrent un taux de suicide de 16 pour 100 000 habitants. L'exploitation des données hospitalières montre que le taux d'hospitalisation pour TS est environ dix fois celui du suicide. Les données de recours aux urgences estiment à environ 220 000 annuels le nombre de TS ayant recours aux urgences. Actuellement, la dépression représente le premier motif de nouvelles admissions en ALD23. C'est la confrontation de sources de données complémentaires qui permet d'assurer une surveillance de la santé mentale en France et de cibler les populations vers lesquelles des actions de prévention doivent être dirigées en priorité.

Auteur : Chan Chee C, Gourier Frery C, Guignard R, Beck F
Santé publique, 2011, vol. 23, p. S13-29