La plupart des enquêtes de population récentes portant sur des thématiques de santé mentale n'interrogent que les personnes âgées de 18 ans et plus. Il est donc assez difficile de trouver des informations sur les jeunes de moins de 18 ans. On peut toutefois citer, sur les thématiques du suicide, de la dépressivité et surtout des conduites addictives, les enquêtes réalisées par l'Inserm et l'OFDT depuis le début des années 1990 en milieu scolaire auprès des jeunes âgés de 12 à 18 ans. L'enquête European School Survey Project on Alcohol and Other Drugs (ESPAD) permet ainsi d'observer les usages des jeunes gens scolarisés, en particulier ceux âgés de 12 à 16 ans qui pour la plupart sont encore scolarisés. Par ailleurs, le Baromètre santé de l'INPES mené en 2005 sur l'ensemble de la population a interrogé les jeunes à partir de 12 ans et pour la première fois abordait les thèmes de la santé mentale ainsi que de l'accès aux soins pour ces problèmes. L'observation épidémiologique des usages de drogues à l'adolescence a pour sa part beaucoup progressé en France à la fin des années 1990, tant par le nombre des enquêtes mises en oeuvre que par leur capacité de plus en plus grande à rendre compte de manière précise des pratiques en vigueur. Menée par questionnaire auto-administré et strictement anonyme, l'Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l'Appel de Préparation A la Défense (ESCAPAD) permet de faire annuellement le point sur les niveaux de consommation de substances psychoactives des jeunes de 17-18 ans et de présenter les évolutions récentes de ces pratiques à la fin de l'adolescence. Enfin, les données de remboursement de l'assurance maladie permettent d'étudier l'accès aux soins spécialisés et l'utilisation des médicaments psychotropes chez les jeunes.[extrait article]
Auteur : Kovess-masfety V., Beck F., Sevilla-dedieu C., Gilbert F.
Encephale, 2008, vol. 34, n°. Supplement 5, p. S162-S167
