Cancers prioritaires à surveiller et étudier en lien avec l'environnement

Publié le 1 juillet 2006
Mis à jour le 5 juin 2019

Des questions scientifiques et sociales se posent actuellement sur l'origine environnementale possible de cancers dont les causes sont inconnues ou mal expliquées par les facteurs classiques. Pour améliorer les connaissances, il faut pouvoir mettre en place une surveillance sanitaire en lien avec l'environnement et mener des études spécifiques. L'objectif a été d'identifier quelles localisations cancéreuses sont prioritaires pour cette surveillance et ces études. Une méthode de hiérarchisation a été élaborée pas à pas par consensus scientifique. Une échelle composite comportant 16 critères, de poids variant de 1 à 3, a été construite et un indicateur a été identifié pour chaque critère afin d'établir un score pour chaque localisation cancéreuse. Les critères ont été choisis pour documenter les trois notions suivantes : lien suspecté ou prouvé avec l'environnement, importance en santé publique, perception sociale. Les données ont été extraites de 28 entretiens semi-directifs avec des cliniciens et référents scientifiques ainsi que de la littérature. L'application de la méthode montre qu'elle est faisable et discriminante. Un classement clair des 24 localisations sélectionnées a été obtenu avec des scores variant de 6,3 à 30. La localisation "système nerveux central" obtient la première place, suivie par les localisations "poumon", "lymphome malin non hodgkinien", "mésothéliome de la plèvre", "leucémies" et "peau". Ces six localisations sont constamment placées dans les sept premiers rangs lorsque que l"on fait varier les séries de critères prises en compte. Compte tenu des limites inhérentes à la construction d'une échelle composite, la méthode a permis d'identifier avec une certaine robustesse un groupe de six localisations prioritaires.

Auteur : Le Moal J, Eilstein D, Straif K, Ledrans M
Année de publication : 2006
Pages : 60 p.