Analyse descriptive de l'incidence du cancer de la thyroïde à partir des données des registres des cancers sur la période 1982-2012 en France.

Publié le 26 avril 2016
Mis à jour le 29 août 2019

Introduction : l'incidence du cancer de la thyroïde a fortement augmenté dans de nombreux pays au cours des dernières décennies. Cette augmentation concerne essentiellement les cancers papillaires. Les pratiques diagnostiques et l'effet de facteurs de risque sont évoqués pour expliquer cette augmentation. Nous présentons une analyse descriptive en termes d'évolution et de répartition spatiale de l'incidence de ce cancer en France. Matériel et méthode : l'analyse de l'incidence utilise les données des registres des cancers départementaux. Une première analyse spatio-temporelle concerne la période 1982-2012. Une seconde analyse correspond à la description de la distribution spatiale de l'incidence des cancers papillaires entre 2009 et 2012 selon la taille de la tumeur. Les approches habituelles en épidémiologie sont utilisées (standardisation directe et indirecte). Résultats : l'incidence des cancers papillaires a fortement augmenté au cours de la période 1982-2012, avec un taux annuel moyen d'augmentation dépassant les 6%. L'augmentation se ralentit au cours de la période récente pour les personnes de moins de 60 ans au moment du diagnostic. L'évolution diffère selon les départements. On observe une forte disparité géographique de l'incidence des cancers papillaires au cours de la période 2009-2012, cette disparité concernant toutes les tailles de tumeur. On distingue trois départements avec une incidence élevée (Isère, Gironde et Vendée) et trois autres avec une faible incidence (Bas-Rhin, Haut-Rhin et Manche). Conclusion : l'incidence des cancers de la thyroïde, plus particulièrement de type papillaire, a fortement augmenté en France. Cette augmentation résulte en grande partie d'un effet des pratiques médicales. Des facteurs de risque sont probablement également impliqués dans cette augmentation. Toutefois, ces facteurs de risque n'ont pas encore été clairement identifiés à ce jour et il est difficile d'émettre des hypothèses au vu des disparités géographiques d'incidence observées.

Auteur : Colonna M, Guizard AV, Uhry Z, Delafosse P, De Maria F, Schvartz C, Grosclaude P
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2016, n°. 11-12, p. 206-13