Affections de longue durée des vétérans avec surveillance dosimétrique lors des essais nucléaires français du Pacifique

Publié le 10 décembre 2013
Mis à jour le 11 juin 2019

Cette nouvelle étude complète l'étude de mortalité d'une cohorte de vétérans présents sur les sites d'expérimentations nucléaires de la France dans le Pacifique entre 1966 et 1996 et ayant bénéficié d'une surveillance dosimétrique. Son objectif est d'évaluer l'incidence des Affections de longue durée (ALD) parmi les membres de la cohorte toujours vivants en 2003, sur la période 2003-2008. La population d'étude est composée de 18 717 vétérans. Toutes les ALD survenues entre 2003 et 2008 et répertoriées dans la base inter-régimes de l'assurance maladie (Sniiram) ont été considérées. L'incidence d'ALD par type a été comparée à celle de la population générale à l'aide de ratios d'incidence standardisés. Pour tester l'effet d'une dosimétrie non nulle, des modèles de Poisson ont été utilisés. De 2003 à 2008, 4 887 nouvelles ALD ont été prises en charge chez 3 584 hommes. Les tumeurs sont les premières causes d'ALD (30%). Les artériopathies chroniques et les cancers de la prostate et de la bouche sont en excès par rapport à la population générale, mais sans lien avec la dosimétrie. Dans la cohorte, deux pathologies ayant un nombre de cas réduit d'ALD, sclérose en plaques et cancer du péritoine, montrent des excès significatifs dans le groupe avec une dosimétrie non nulle. Si l'étude de mortalité avait montré un excès d'hémopathies malignes chez les vétérans à dosimétrie non nulle, cette nouvelle étude, limitée à une période courte et relativement éloignée de l'exposition, ne met pas en évidence d'excès de nouveaux cas d'ALD potentiellement lié aux radiations chez les vétérans. (R.A.)

Auteur : Martin S, Segala C
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2013, n°. 41-42, p. 535-541