Impact sanitaire de la pollution atmosphérique sur l'agglomération de Valence

Publié le 1 octobre 2006
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'évaluation de l'impact sanitaire (EIS) de la pollution atmosphérique sur l'agglomération de Valence s'inscrit dans le cadre du Plan régional pour la qualité de l'air (PRQA) de la région Rhône-Alpes, qui fixe les orientations visant à prévenir, réduire ou atténuer les effets de la pollution atmosphérique. Dans cette étude, l'impact sanitaire à court terme de la pollution atmosphérique est calculé en terme de mortalité anticipée et de morbidité (admissions hospitalières). L'impact sanitaire à long terme est estimé par le nombre de décès attribuables à la pollution atmosphérique. La zone d'étude retenue correspond à une zone urbaine où l'exposition de la population à la pollution atmosphérique peut être considérée comme homogène. Elle est composée de quatre communes : Valence, Portes les Valence, Bourg les Valence dans la Drôme et Guilherand Granges dans l'Ardèche, représentant une population totale de 101 350 habitants. La période d'étude s'étend sur deux saisons tropiques, du 1er janvier 2001 au 31 décembre 2001 pour les données de mortalité et du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2002 pour les données de morbidité (admissions hospitalières). La saison hivernale est reconstituée à partir de deux périodes du 1er janvier au 31 mars et du 1er octobre au 31 décembre. Cette étude repose sur la méthodologie de l'EIS de la pollution atmosphérique urbaine proposée par l'institut de veille sanitaire (InVS), qui se déroule en quatre étapes identification des dangers, choix des relations exposition-risque, estimation de l'exposition et caractérisation du risque. Les indicateurs de pollution atmosphérique retenus sont construits à partir des quatre polluants mesurés en routine sur la zone : S02, NO2, O3 et PM10. Les relations exposition-risque utilisées sont issues d'études épidémiologiques réalisées en population générale, en privilégiant les études multicentriques et européennes. L'impact sanitaire annuel à court terme de la pollution atmosphérique s'élève à 20 [14-26] décès anticipés, 4 [2-7] admissions hospitalières pour motif respiratoire chez les 65 ans et plus, 25 [15-36] admissions hospitalières pour motif cardio-vasculaire en hiver et 15 [19-22] en été. Les différents scénarios de réduction de la pollution atmosphérique montrent que les gains sanitaires les plus importants sont obtenus avec une diminution de 25% des niveaux moyens annuels de pollution. L'impact sanitaire à long terme de la pollution atmosphérique s'élève à 21 [13-30] décès annuels. Seule une diminution des niveaux de pollution entraînerait un gain sanitaire : une diminution de 25% des niveaux moyens annuels serait associée à un gain sanitaire de 62%. Compte tenu des incertitudes et des limites de la méthodologie utilisée, les résultats doivent être interprétés comme des ordres de grandeur de l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé de la population de la zone étudiée. La pollution atmosphérique est responsable d'effets sanitaires beaucoup plus larges que ceux explorés dans l'étude elle est aussi responsable à court terme de la recrudescence des pathologies respiratoires, notamment chez les sujets asthmatiques et à long terme d'une diminution durable de la fonction respiratoire. Cependant, cette étude montre que même si les risques relatifs associés à la pollution atmosphérique sont faibles, la proportion importante de personnes exposées aboutit à un impact collectif non négligeable. Elle montre également que les effets sanitaires apparaissent déjà à des niveaux de pollution bien inférieurs à ceux pour lesquels les mesures sont prises actuellement et que les actions les plus efficaces seraient donc celles qui associeraient une réduction des émissions à la source de façon quotidienne à une diminution importante du nombre de pics annuels de pollution. (R.A.)

Auteur : Fournier E, Thabuis A
Année de publication : 2006
Pages : 41 p.