Évaluation de l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine. Zone d'Avignon. Impact à court et long terme

Publié le 1 juin 2005
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'évaluation de l'impact sanitaire (EIS) de la pollution atmosphérique sur l'agglomération d'Avignon s'inscrit dans la continuité des orientations du Plan régional pour la qualité de l'air de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur qui visent à prévenir, réduire ou atténuer les effets de la pollution atmosphérique. Dans cette étude, l'impact sanitaire à court terme de la pollution atmosphérique est calculé en termes de morbidité (admissions hospitalières) et de mortalité anticipée. L'impact sanitaire à long terme est estimé selon le nombre de décès attribuables à la pollution atmosphérique. La zone d'étude retenue correspond à une zone urbaine où l'exposition de la population à la pollution atmosphérique peut être considérée comme homogène. Sept communes la composent : cinq communes du Vaucluse (Avignon, Le Pontet, Morières-les-Avignon, Sorgues et Vedène) et deux communes du Gard (Les Angles et Villeneuve-les-Avignon), ce qui représente une population totale de 153 624 habitants. Deux périodes d'étude ont été définies : la période 1999-2000 pour les évaluations à court et long termes sur la mortalité et l'année 2001 pour l'analyse de la morbidité. Cette étude repose sur les principes méthodologiques de l'EIS de la pollution atmosphérique urbaine dont la méthodologie se décompose en quatre étapes : identification des dangers, estimation de l'exposition, choix des relations exposition-risque et caractérisation du risque. Les indicateurs de pollution retenus sont construits à partir des quatre polluants mesurés en routine sur la zone : NO2, O3, PM10 et SO2. Les relations exposition-risque utilisées sont issues d'études épidémiologiques réalisées en population générale, en privilégiant les études multicentriques et européennes. Le nombre annuel de décès anticipés attribuables à la pollution atmosphérique s'élève à 23, dont 10 décès par mortalité cardio-vasculaire et 2 décès par mortalité respiratoire. Le calcul des gains sanitaires, associé à différents scénarios de réduction de la pollution atmosphérique, montre que les scénarios les plus efficaces sont ceux qui correspondent à des diminutions de 25 % de la moyenne annuelle du polluant considéré. Concernant les gains sanitaires à long terme, les différents scénarios montrent que la norme européenne prévue pour 2005 est d'ores et déjà respectée. Le respect de la norme européenne prévue en 2010 devrait permettre d'éviter 10 décès sur la totalité des décès enregistrés sur une année, alors qu'une diminution de 25 % de la moyenne annuelle permettrait d'en éviter 25. Compte tenu des incertitudes et des limites de la méthodologie utilisée, les résultats doivent être interprétés comme des ordres de grandeur de l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé de la population de la zone étudiée. Cependant, cette étude montre que, même si les risques relatifs associés à la pollution atmosphérique sont faibles, la proportion importante de personnes exposées aboutit à un impact collectif sur la mortalité non négligeable. Elle montre également que les effets sanitaires apparaissent déjà à des niveaux de pollution bien inférieurs à ceux pour lesquels les mesures sont prises actuellement et que les actions les plus efficaces seraient donc celles qui associeraient une réduction des émissions à la source de façon quotidienne à une diminution importante du nombre de pics annuels de pollution.

Auteur : Mantey K, Pascal L, Lasalle JL, Franke F, Guieu Renzi P, Robin D, Ulasien JP, Nicolau J, Roux D
Année de publication : 2005
Pages : 32 p.