Evaluation de l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine. Agglomération de Pau. Impact à court et long terme

Publié le 1 juillet 2006
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'évaluation de l'impact sanitaire (EIS) de la pollution atmosphérique sur l'agglomération de Pau s'inscrit dans la continuité des orientations du Plan régional pour la qualité de l'air de la région Aquitaine, qui fixe les orientations visan à prévenir, réduire ou atténuer les effets de la pollution atmosphérique. Cette étude repose sur les quatre étapes de la démarche d'EIS de la pollution atmosphérique définies par l'InVS. L'impact sanitaire à court terme de la pollution atmosphérique a été calculé en termes de morbidité (admissions hospitalières) et de mortalité anticipée. La zone d'étude était constituée de 29 communes où l'exposition de la population à la pollution atmosphérique pouvait être considérée comme homogène, soit un total d'environ 150 000 habitants. Les indicateurs de pollution retenus sont construits pour trois polluants mesurés en routine sur la zone : NO2, O3 et PM10. Le nombre total de décès anticipés attribuables à la pollution atmosphérique sur l'année 2001 s'élève à 17 décès dont 9 suite à une pathologie cardio-vasculaire et 2 suite à une pathologie respiratoire. Concernant la morbidité, 20 admissions pour causes cardio-vasculaires étaient attribuables à la pollution en 2002, 11 pour motifs cardiaques et 7 pour motifs respiratoires chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Le calcul des gains sanitaires associé à différents scénarios de réduction de la pollution atmosphérique montre que les scénarios les plus efficaces sont ceux qui correspondent à des diminutions de 25 % de la moyenne annuelle du polluant considéré. Concernant les gains sanitaires à long terme, le respect de la norme européenne prévue en 2010 devrait permettre d'éviter 12 décès par an. Cette étude montre que, même si les risques relatifs associés à la pollution atmosphérique sont faibles, le nombre important de personnes exposées aboutit à un impact collectif non négligeable. Elle montre également que les effets sanitaires apparaissent déjà à des niveaux de pollution bien inférieurs à ceux pour lesquels les mesures sont prises actuellement et que les actions les plus efficaces seraient donc celles qui associeraient une réduction des émissions à la source de façon quotidienne à une diminution importante du nombre de pics annuels de pollution. (R.A.)

Auteur : Prevost J, Larrieu S, Filleul L
Année de publication : 2006
Pages : 32 p.