Évaluation de l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine. Agglomération de Dijon. Impact à court et long terme

Publié le 1 septembre 2007
Mis à jour le 6 septembre 2019

Une évaluation de l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique sur l'agglomération dijonnaise a été réalisée dans la continuité du Plan régional pour la qualité de l'air de la région Bourgogne. Elle suit la démarche méthodologique décrite par l'Institut de veille sanitaire (InVS). La zone d'étude était constituée de 5 communes où l'exposition de la population à la pollution atmosphérique pouvait être considérée comme homogène, ce qui représente une population totale d'environ 190 000 habitants. L'exposition était estimée à partir des concentrations journalières moyennes des polluants suivis en routine par le réseau local de surveillance de la qualité de l'air, en l'occurrence le dioxyde de soufre (SO2), le dioxyde d'azote (NO2), l'ozone (O3), et les particules fines d'un diamètre inférieur à 10 um (PM10). Les impacts sanitaires ont été évalués à court et à long termes. Hors morts violentes et accidentelles, le nombre annuel de décès anticipés attribuables à la pollution atmosphérique dans la zone d'étude a été estimé à 24, dont 7 pour cause cardio-vasculaire et 2 pour cause respiratoire. En outre, 8 personnes âgées de 65 ans et plus sont hospitalisées annuellement pour une pathologie respiratoire attribuable à la pollution atmosphérique. De même, 95 hospitalisations pour motif cardio-vasculaire sont attribuables à la pollution atmosphérique, dont 19 pour motif cardiaque. Une réduction de 25 % des concentrations en polluants permettrait d'éviter plus du tiers de ces décès et hospitalisations. Enfin, pour ce qui est des impacts sanitaires à long terme, la diminution de 5 ug/m3 de la moyenne annuelle des PM10 permettrait d'éviter 24 à 27 décès par an. Ces résultats doivent être interprétés avec précaution, en raison des limites de la méthode utilisée. Ils montrent néanmoins que, même si les risques relatifs associés à la pollution atmosphérique sont faibles, le nombre élevé de personnes exposées aboutit à un impact collectif non négligeable. Ils indiquent également que la pollution atmosphérique urbaine peut avoir un impact important sur la santé, même dans une agglomération comme celle de Dijon où les valeurs limites sont la plupart du temps respectées. Enfin, les différents scénarios de réduction qui ont été testés confirment qu'une action est possible et que les mesures les plus efficaces seraient celles qui visent à réduire au quotidien les concentrations en polluants. Il est donc important de sensibiliser la population et les décideurs à la nécessité d'agir de manière préventive et non pas uniquement lors des pics de pollution.

Auteur : Besancenot JP, Laaidi M
Année de publication : 2007
Pages : 38 p.