Surveillance de la qualite de l'air. Etude de l'exposition personnelle d'enfants au NO(2) et aux particules fines

Publié le 1 juin 2002
Mis à jour le 9 septembre 2019

Position du problème : La comparaison entre les concentrations des polluants dans l'air mesurées en postes fixes et les expositions personnelles mesurées sur une courte période montre de faibles corrélations. Pourtant, les données de surveillance de la qualité de l'air sont souvent utilisées dans le cadre d'études épidémiologiques, pour caractériser l'exposition de populations urbaines. L'objectif de ce travail est de proposer une méthode d'exploitation des mesures des réseaux de surveillance de la qualité de l'air, en vue d'estimer l'exposition de groupes d'enfants dont les milieux de vie sont plus ou moins influencés par les émissions du trafic automobile. Méthodes : L'exposition personnelle aux PM2,5 et au NO 2 de 66 à 184 enfants a été mesurée pendant 48 heures dans 4 agglomérations françaises (Grenoble, Nice, Toulouse et Paris). La méthode consiste à corriger les valeurs moyennes des mesures des réseaux de surveillance de la qualité de l'air au moyen d'un coefficient de translation. Cette démarche est appliquée pour des groupes d'enfants contrastés, selon le temps qu'ils passent en site urbain plus ou moins influencé par le trafic automobile. Résultats : Les mesures d'immissions du NO 2 surestiment, en moyenne, les expositions personnelles, mais les enfants vivant en zone influencée par les émissions du trafic automobile ont, en moyenne, des valeurs d'exposition plus élevées ; pour les particules, les immissions moyennes sont plus proches des expositions personnelles. Les coefficients de translation diffèrent donc selon le polluant, la ville et les sous-groupes de population étudiés. Conclusion : Les résultats suggèrent que les capteurs fixes peuvent être utilisés pour estimer l'exposition de populations habitant des zones urbaines différemment influencées par des sources locales de pollution. Cependant, l'utilisation de ces données d'immissions doit être adaptée aux caractères de l'environnement urbain, au profil des populations et aux types de polluants considérés.

Auteur : Gauvin S, Zmirou D, Le Moullec Y, Cassadou S, Lauvergne N, Reungoat P, Vestri V, Momas I
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2002, vol. 50, n°. 3, p. 307-19