La pollution atmosphérique particulaire urbaine : de l'épidémiologie à l'impact sanitaire en santé publique

Publié le 1 octobre 2003
Mis à jour le 6 septembre 2019

La survenue d'épisodes aigus de pollution atmosphérique dans les années 1950 a montré à l'ensemble de la communauté les effets néfastes que pouvait avoir une détérioration de la qualité de l'air sur la santé. Depuis cette période, même si les niveaux de pollution ont nettement diminué, passant de quelques centaines à quelques dizaines de microgrammes par mètres cubes, de nombreuses études réalisées en Amérique du Nord et en Europe ont montré que l'exposition à la pollution atmosphérique particulaire restait liée à une augmentation de la mortalité et de la morbidité notamment d'origine cardio-respiratoire. Néanmoins, des interrogations ont été soulevées quant à l'interprétation des résultats, en particulier pour les effets observés à court terme. L'objectif de cette revue est de présenter l'articulation entre les résultats épidémiologiques récents et leur utilisation pour le calcul de l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique. Les principaux éléments d'évaluation de la causalité habituellement utilisés en épidémiologie sont discutés selon les connaissances scientifiques du moment. L'examen de tous ces éléments va dans le sens d'une relation causale entre la pollution atmosphérique et la santé, et justifie donc l'utilisation des risques relatifs dans les calculs d'évaluation d'impact sanitaire. Les récents travaux sur l'estimation des risques relatifs montrent que, même si l'excès de risque lié à une détérioration de la qualité de l'air est faible, de l'ordre de 1 % pour une augmentation de 10 mg/m 3, les conséquences en santé publique ne sont pas négligeables en raison de l'effectif de la population exposée. Il est désormais nécessaire de rendre ces informations accessibles aux décideurs et à la population pour que, avec l'appui des professionnels de santé publique, elles contribuent à améliorer la qualité de l'air urbain.

Auteur : Filleul L, Medina S, Cassadou S
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2003, vol. 51, n°. 5, p. 527-42