Analyse commentée. Pollution particulaire et santé : un bilan de l'expérience de la vallée de l'Utah, USA. Numéro thématique. Mesures de réductions de la pollution atmosphérique : quelle efficacité sanitaire ?

Publié le 1 décembre 2004
Mis à jour le 6 septembre 2019

Cet article est une analyse commentée de l'étude suivante : Pope CA 3rd. Particulate pollution and health: a review of the Utah valley experience. J Expo Anal Environ Epidemiol. 1996 Jan-Mar;6(1):23-34. La vallée de l'Utah comprenait 188 000 personnes en 1990. Cette zone située à 1 402 mètres d'altitude, souvent soumise à des inversions de température en hiver, était caractérisée par la présence d'une aciérie représentant la source principale de pollution. Elle a fait l'objet de nombreux travaux épidémiologiques. Ces études ont porté plus précisément sur l'impact sanitaire de l'arrêt d'activité du site industriel durant une année, suite à une grève ayant entraîné une diminution des PM10 émises par l'usine. La population était répartie sur quelques communes de la vallée, à l'est de l'usine. Cet article propose une revue de la littérature concernant l'ensemble des études publiées sur la vallée de l'Utah, spécifiquement. Les objectifs de ces différentes études étant d'évaluer les associations entre divers indicateurs de santé et la pollution par les PM10, dans la région, notamment durant l'année de fermeture de l'usine mais également avant et après la grève. La situation quasi-expérimentale de la vallée de l'Utah a permis de conduire de nombreuses études qui montrent d'une façon évidente le lien entre l'exposition des personnes à la pollution particulaire et les effets sanitaires associés recensés par les admissions hospitalières ou la mortalité. Une inconnue demeure dans les causes précises des affections respiratoires rencontrées vis-à-vis de la composition de la pollution, compte tenu de la complexité et de l'hétérogénéité des composés particulaires mis en jeu. Cette expérience apporte donc des éléments en faveur de la causalité des effets des particules sur la santé. Elle permet également d'argumenter l'hypothèse qu'une diminution des niveaux de pollution atmosphérique peut être suivie d'une diminution d'effets adverses sur la santé. (Extrait de l'article)

Auteur : Meybeck M, Filleul L
Extrapol. Epidémiologie et pollution atmosphérique. Analyse critique des publications internationales, 2004, n°. 24, p. 20-2