Analyse commentée. Pollution particulaire et croissance de la fonction pulmonaire chez l'enfant : une étude de suivi sur trois ans chez des écoliers autrichiens. Numéro thématique. Effets à long terme de la pollution atmosphérique : études européennes

Publié le 1 septembre 2006
Mis à jour le 6 septembre 2019

Cet article est une analyse commentée de l'étude suivante : Horak F Jr, Studnicka M, Gartner C, Spengler JD, Tauber E, Urbanek R, Veiter A, Frischer T. Particulate matter and lung function growth in children: a 3-yr follow-up study in Austrian schoolchildren. Eur Respir J. 2002 May;19(5):838-45. De nombreuses études épidémiologiques ont montré un effet négatif à court terme des particules sur la fonction respiratoire, en revanche peu d'entre elles s'intéressent à l'impact de la pollution atmosphérique sur la croissance de la fonction respiratoire. L'objectif de cette étude de cohorte prospective incluant 975 enfants autrichiens scolarisés dans 21 écoles sélectionnées dans huit zones d'études de Basse-Autriche et réalisée entre septembre 1994 et septembre 1997 consistait à étudier l'impact des particules PM10 et d'autres polluants atmosphériques sur le développement des fonctions respiratoires des enfants. Les premiers résultats concernant les deux premières années de suivis ont été précédemment publiés. Ce travail est l'une des rares études de cohorte portant sur l'impact à long terme de la pollution atmosphérique sur l'accroissement de la fonction respiratoire chez l'enfant. La plupart des études épidémiologiques ont en effet étudié les effets à court terme de la pollution atmosphérique sur la fonction respiratoire en mettant en relation des mesures ponctuelles des niveaux de polluants et de la fonction respiratoire. Les résultats de cette étude concernant les associations entre NO2 et CVF, entre NO2, O3 et PM10 d'une part et VEMS d'autre part, et entre PM10 et DEM25-75 sont comparées dans l'article à ceux obtenus par Gauderman et coll. dans leur cohorte d'enfants scolarisés dans 12 agglomérations du sud de la Californie. Depuis, Gauderman et coll. ont publié de nouveaux résultats très intéressants concernant leur cohorte d'enfants californiens (suivis de 10 à 18 ans) dans le New England Journal of Medicine (2004) confirmant encore l'effet néfaste des polluants, en particulier PM2,5 et NO2 sur le développement de la fonction respiratoire. Les enfants les plus exposés aux polluants souffraient d'un déficit cliniquement significatif du VEMS à l'âge adulte. (Extraits de l'articles)

Auteur : Penard Morand C, Blanchard M
Extrapol. Epidémiologie et pollution atmosphérique. Analyse critique des publications internationales, 2006, n°. 29, p. 27-9