Analyse commentée. Mortalité toutes causes et d'origine cardio-respiratoire après la réduction des teneurs en composés soufrés des carburants à Hong-Kong : évaluation d'une intervention. Numéro thématique. Mesures de réductions de la pollution atmosphérique : quelle efficacité ?

Publié le 1 décembre 2004
Mis à jour le 6 septembre 2019

Cet article est une analyse commentée d'une étude publiée dans The Lancet, 2002; 360:1646-52. L'article de Hedley AJ. présente l'une des études consécutives à la mesure de restriction du soufre dans le fuel à Hong-Kong. Les résultats observés, en termes de bénéfice pour la santé, semblent faibles en regard d'autres études, mais il est possible qu'il s'agisse d'une estimation incomplète liée au type d'analyse (séries chronologiques) ne prenant en compte que les effets à court terme. Une étude prospective de suivi de cohorte semblerait mieux adaptée pour quantifier l'impact total de la mesure prise. Cependant, alors que de nombreuses études avaient démontré que des augmentations de pollution pouvaient être à l'origine d'une augmentation de la mortalité touchant principalement des individus fragilisés, mais sans pouvoir estimer précisément de combien de temps ces décès avaient été " précipités ", cette approche a permis de quantifier le gain d'espérance de vie des individus exposés à une diminution de la pollution soufrée. Les auteurs rapprochent cette étude d'autres travaux semblables effectués notamment en Europe, dont certains n'ont pas démontré de lien causal clair entre les teneurs de SO2 et la mortalité. Mais, ils soulignent que les concentrations en particules respirables (dont les effets sur la santé sont bien documentés), même si elles n'ont pas montré de variation avant et après l'événement, sont notablement supérieures à Hong-Kong. Par conséquent, des effets combinés et synergiques du SO2 et d'autres polluants ne sont pas à exclure. (Conclusion).

Auteur : Balducci F, Stroebel R
Extrapol. Epidémiologie et pollution atmosphérique. Analyse critique des publications internationales, 2004, n°. 24, p. 6-8