Temps de sommeil court et obésité chez les femmes ayant recours à l'aide alimentaire. Étude Abena 2011-2012, France.

Publié le 17 juin 2014
Mis à jour le 7 mars 2024

Introduction : un temps de sommeil court est un facteur de risque potentiel d'obésité aujourd'hui largement documenté, susceptible de toucher particulièrement les populations précaires. L'objectif principal de ce travail était d'étudier l'association entre un temps de sommeil court et le risque d'obésité chez les femmes recourant à l'aide alimentaire en France. Méthodes : le temps de sommeil total (TST) a été mesuré au moyen d'un agenda de sommeil permettant de différencier précisément le temps passé au lit (TPL) et le TST. L'association entre un TST très court et le risque d'obésité a été analysée par des régressions logistiques multivariées. Résultats : plus d'une femme sur 10 (11,6%) avait un temps de sommeil particulièrement court (TST inférieur à 5 heures). La prévalence de l'obésité était très élevée parmi les femmes ayant un TST inférieur à 5 heures : 55,6% contre 32,6% (p inférieur à 0,05) pour celles avec un TST supérieur ou égal à 5 heures. Après ajustement sur les facteurs sociodémographiques, dormir moins de 5 heures était significativement associé au risque d'obésité (données de corpulence mesurées) parmi les femmes. Conclusion : l'association entre un temps de sommeil court et l'obésité mesurée mise en évidence dans notre analyse montre l'importance d'une prévention globale de l'obésité dans les populations précaires intégrant la prise en compte du sommeil. Ces résultats sont à confirmer par d'autres études menées sur des populations similaires. (R.A.)

Auteur : Escalon H, Grange D, Beck F, Leger D, Richard JB, Castetbon K, Vernay M, Guibert G, Vincelet C
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2014, n°. 18-19, p. 339-44