Évaluation et gestion du risque alimentaire associé au chlordécone pour les populations de Guadeloupe et de Martinique.

Publié le 8 février 2011
Mis à jour le 6 septembre 2019

La pollution par le chlordécone, mise en évidence dans les eaux de distribution publique en 1999 puis dans certains légumes racines en 2002 en Guadeloupe et en Martinique, a entraîné un ensemble de mesures destinées à identifier les dangers et caractériser les risques associés à cette pollution. Les mesures de gestion mises en oeuvre ont visé à réduire l'exposition des populations, dans un cadre normatif dont un dispositif de mesures de prévention doit garantir le respect. L'établissement des valeurs toxicologiques de référence en 2003 et la première évaluation de l'exposition par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) en 2005, ont permis de fixer des valeurs limites provisoires dans les aliments. Ces valeurs limites ont été aussitôt traduites en droit, et ont été révisées à la baisse en 2008 dans le cadre de l'harmonisation européenne des normes concernant les résidus de pesticides. Ces normes guident l'action publique en matière de plans de surveillance et de contrôle, sensiblement renforcés dans le cadre du Plan chlordécone élaboré pour les années 2008-2010. Une première identification des groupes de population à risque d'exposition élevée a conduit à renforcer les mesures de prévention qui ont concerné les producteurs agricoles depuis 2002, en les étendant aux détenteurs de jardins familiaux en 2008. Des restrictions de pêche en eau douce ont été prononcées dès 2004, et se sont étendues au milieu marin en 2009. Ainsi, on peut considérer que l'objectif de réduction de l'exposition est atteint pour les productions encadrées. Il reste la question des productions informelles, encore très vivaces en Guadeloupe et en Martinique, et de nouvelles évaluations de l'exposition sont nécessaires pour en estimer l'impact, et identifier de nouveaux groupes de population à risque d'exposition élevée. (R.A.)

Auteur : Godard E, Guldner L
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2011, n°. 3-4-5, p. 34-6