Gestion des événements climatologiques extrêmes : nécessité d'une réponse épidémiologique intégrée et planifiée dans l'organisation de la réponse sanitaire et sociale.

Publié le 20 mars 2012
Mis à jour le 6 septembre 2019

Le changement climatique se traduira probablement dans l'avenir par une recrudescence des événements climatologiques extrêmes. Leur anticipation nécessite la préparation d'une organisation de gestion de la crise et de ses conséquences. L'épidémiologie oriente les actions de prévention et de prise en charge sanitaire en identifiant les populations exposées, en détectant les événements de santé et en quantifiant l'impact sanitaire. La surveillance épidémiologique des vagues de chaleur s'inscrit dans le cadre formel du Plan national canicule, en étroite interaction avec les prévisions météorologiques. Ses objectifs sont d'évaluer la situation sanitaire, d'alerter et d'aider à adapter les mesures de gestion si besoin. Elle se concentre sur un nombre d'indicateurs réduits qui peuvent être suivis en temps quasi-réel à partir des données provenant des réseaux Oscour® (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences) et SOS Médecins (permanence des soins de ville), ainsi que des décès enregistrés. Des études complémentaires épidémiologiques et sociologiques sont nécessaires pour aider à identifier les nouvelles formes de vulnérabilité et les adaptations nécessaires qui permettront de garantir l'efficacité des mesures de prévention et de gestion dans le futur. La variété des scénarios des conséquences des événements météorologiques extrêmes (tempêtes, inondations ) oriente vers une surveillance réactive, s'adaptant aux spécificités et pouvant être renforcée rapidement sur un effet ou une population particulière. Une évaluation représentative et globale de l'impact sanitaire nécessite de préparer la combinaison de l'utilisation des données de consommation de soins (Oscour®, données de l'Assurance maladie ) et d'enquêtes transversales ou de cohorte qui permettent un recueil précis d'informations et de suivre l'évolution des événements de santé au niveau individuel. Pour cela, les épidémiologistes doivent être intégrés aux organisations de gestion de la crise et de ses conséquences sanitaires dès la phase de planification. Dans tous les cas, la rigueur et l'optimisation nécessaires ne doivent pas être un obstacle à la souplesse et à la réflexivité des systèmes de surveillance, afin que ceux-ci puissent s'adapter à tout moment aux modifications de la situation, et s'enrichir des retours d'expériences successifs. (RA)

Auteur : Pirard P, Pascal M, Motreff Y
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2012, n°. 12-13, p. 152-155