La consommation d'alcool en France.

Publié le 1 octobre 2014
Mis à jour le 6 septembre 2019

La consommation d'alcool baisse régulièrement en France depuis les années 1950, essentiellement en lien avec la diminution de la consommation de vin, avec une désaffection pour le vin de table au profit de produits de meilleure qualité consommés en moins grande quantité. La France fait toujours partie des pays de l'Union européenne les plus consommateurs d'alcool mais ne se situe plus en tête du classement. La part des 15-75 ans consommant de l'alcool quotidiennement a été divisée par deux en vingt ans, de 24 % en 1992 à 11 % en 2010, cédant la place à une consommation plus occasionnelle. On observe, en effet, en population générale un profil de jeunes adultes ayant une consommation forte et ponctuelle, et un profil plus âgé de consommation courante mais moins importante en volume, en particulier chez les femmes. La proportion de personnes en difficulté avec l'alcool reste stable, concernant environ une personne sur 10 en population adulte. La part des personnes déclarant avoir bu six verres ou plus lors d'une même occasion au moins une fois par mois au cours des douze derniers mois est passée de 15,0 % en 2005 à 18,2 % en 2010. La consommation ponctuelle importante d'alcool et la fréquence de l'ivresse apparaissent en hausse parmi les adolescents et jeunes adultes ces dernières années. Ces pratiques entraînent des risques à court termes (accidents, violences subies, rapports sexuels non désirés ou non protégés, voire coma), tandis que l'alcoolisation chronique entraîne de nombreuses complications hépatiques, cardiovasculaires et neuropsychiatriques, ainsi que des cancers. Les conséquences sanitaires de l'alcool en font un facteur majeur de morbidité évitable et de mortalité prématurée. L'effet bénéfique que semble avoir une consommation modérée d'alcool sur le risque de décès par maladie cardiovasculaire fait l'objet de controverses scientifiques récurrentes, mais ses effets délétères majeurs en termes de maladies non transmissibles restent primordiaux dans les décisions de santé publique prises sur l'alcoolisation.[résumé auteur]

Auteur : Beck F., Richard J.B.
La presse médicale, 2014, vol. 43, n°. 10, Part 1, p. 1067-1079