Alcool et insécurité routière : quelques enseignements de l'étude nationale SAM, France, 2001-2003.

Publié le 12 septembre 2006
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectifs : Évaluer le risque relatif d'être responsable d'un accident mortel (ou de décéder sans être responsable) pour un conducteur sous l'influence de stupéfiants (cannabis, amphétamines, cocaïne, opiacés) et/ou d'alcool, les prévalences en population de tels conducteurs, et le nombre de tués attribuables à ces conduites en France. Méthode : Étude cas-témoins en population. Les sujets éligibles sont les 10 748 conducteurs, impliqués dans un accident mortel en France d'octobre 2001 à septembre 2003, dont les niveaux d'imprégnation stupéfiants et alcool sont connus. Les cas sont les 6 766 conducteurs responsables de leur accident, les témoins une sélection de 3 006 conducteurs parmi les 3 982 non-responsables. Résultats : Une positivité à l'alcool et, seule parmi les quatre familles de stupéfiants, une positivité au cannabis sont significativement associées à une augmentation des risques de responsabilité et de décès après ajustement sur différents co-facteurs, dont l'âge du conducteur. Des effets-doses sont mis en évidence et ils restent significatifs après ajustement. La prévalence cannabique (3,3 %) estimée dans la population des conducteurs circulants est inférieure à celle d'une alcoolémie positive (5,3 %, dont 2,7 % au-delà de 0,5 g/l). De l'ordre de 230 tués sont estimés attribuables annuellement au cannabis et 2 270 à l'alcool. Conclusions : Le nombre de décès sur les routes françaises, attribuables à l'alcool, est très supérieur à celui associé aux stupéfiants. Celui attribuable aux médicaments reste à inventorier. (R.A.)

Auteur : Laumon B, Gadegbeku B, Martin JL, Biecheler MB
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2006, n°. 34-35, p. 258-61