Les chutes accidentelles de grande hauteur d'enfants en Île-de-France, Nord-Pas-de-Calais et Provence-Alpes-Côte d'Azur. 15 mars - 15 octobre 2006

Publié le 1 novembre 2007
Mis à jour le 6 septembre 2019

Les "chutes accidentelles de grande hauteur", souvent appelées par simplification "défenestrations", constituent un problème de santé publique ancien commun aux pays développés, principalement lié à l'habitat de grande hauteur. Ces accidents de la vie courante ont des conséquences redoutables, d'autant plus dramatiques qu'ils surviennent surtout chez les très jeunes enfants. Une première enquête a été menée en 2005 en Île-de-France par l'Institut de veille sanitaire (InVS), en collaboration avec l'Hôpital Necker Enfants malades (Assistance publique - Hôpitaux de Paris). Cette enquête a été renouvelée et étendue en 2006 à trois régions : Île-de-France, Nord-Pas-de-Calais et Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'enquête a été menée entre le 15 mars et le 15 octobre 2006. Le recueil des données a été assuré essentiellement par les équipes d" intervention et les personnels hospitaliers médicaux et paramédicaux. On a ainsi recensé 106 "chutes accidentelles de grande hauteur" chez les enfants de moins de 15 ans. Il s'agissait surtout d'enfants de moins de 6 ans (62 %), majoritairement des garçons (71 %). Plus de la moitié des familles de ces enfants étaient d'origine extra-européenne (65 %), en particulier d'Afrique sub-saharienne. Dans 46 % des cas, la chute a eu lieu alors que l'ouverture disposait d'une protection. Un meuble était situé sous l'ouvrant ou a été déplacé par l'enfant dans 32 % des cas. Un enfant sur quatre a escaladé le garde-corps protecteur ou l'ouverture avant de tomber. Dans un tiers des cas, l'enfant a chuté alors qu'une personne se trouvait dans la même pièce. Dix enfants (9 %) sont décédés, 19 enfants (18 %) ont gardé des séquelles, dont 7 des séquelles lourdes. Le risque de chute par défaut de surveillance, méconnu par les adultes, doit continuer à faire l'objet de campagnes de prévention insistant sur la nécessité pour les adultes de surveiller les enfants. Pour empêcher les chutes, il faut entreprendre la révision des textes réglementant la construction des garde-corps ou l'ouverture des fenêtres. (R.A.)

Auteur : Rigou A, Marant C, Bonaldi C, Bourdeau I, Meyer P, Thelot B
Année de publication : 2007
Pages : 32 p.