COVID-19 : point épidémiologique en Grand Est du 28 mai 2020

Publié le 29 mai 2020
Mis à jour le 29 mai 2020

Résumé

Qu’est-ce qui est déjà connu de la situation en Grand Est ?

Les premiers cas confirmés de Covid-19 ont été enregistrés en semaine 09-2020 (24 février-01 mars) et le pic de l’épidémie a eu lieu en semaine 13-2020 (23-29 mars) en médecine de ville et dans les structures d’urgence. Le nombre des hospitalisations pour Covid-19 et des admissions en réanimation et soins intensifs a atteint son pic en semaine 14-2020 (30 mars-05 avril). Cette semaine-là, la région a aussi enregistré une surmortalité toutes causes médicales confondues, record, avec un excès de mortalité de 116% par rapport à la même période les années précédentes. Depuis, tous les indicateurs de surveillance épidémiologique — activité Covid-19 en ville (associations SOS Médecins et médecins généralistes participant au réseau Sentinelles) et dans les structures d’urgence, taux de tests positifs dans les laboratoires de biologie médicale de ville et hospitaliers, hospitalisations, admissions en réanimation et soins intensifs pour Covid-19 et décès en lien avec la Covid-19 rapportés par les établissements sanitaires — sont orientés à la baisse sous l’effet des mesures de confinement. En début de semaine 20-2020 à l’heure où s’amorçait le déconfinement, la vigilance et le strict respect des mesures barrières et de distanciation sociale s’imposaient toujours car on observait toujours une circulation active du virus dans la région.

Qu’est-ce qui est nouveau dans ce Point pour la région ?

En semaine 21-2020 (18 mai-24 mai), deux semaines après le déconfinement, on observe toujours une circulation virale dans la région, à des niveaux bas mais variables selon les départements. Selon le Système d’information de dépistage (SI-DEP), dont la montée en charge est progressive depuis le 13 mai, la vigilance reste particulièrement de mise dans la région avec 11,1 nouveaux cas confirmés biologiquement de Covid-19 pour 100 000 habitants contre 6,2 pour 100 000 habitants au niveau national. La Meuse, la Meurthe-et-Moselle, la Moselle et le Haut-Rhin présentent des valeurs supérieures à 10 pour 100 000 habitants. Par ailleurs, en semaine 21-2020, un certain nombre d’indicateurs de surveillance épidémiologique ne diminuent plus. Le nombre de consultations SOS Médecins pour suspicion de Covid-19 est stable depuis la dernière semaine de confinement, avec localement de légères hausses en Meurthe-et-Moselle et dans le Haut-Rhin. Le taux de consultations pour infections respiratoires aigues des médecins généralistes participant au réseau Sentinelles est en augmentation pour la seconde semaine consécutive. Le nombre de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 est également stable dans la région par rapport à la semaine 20-2020, alors qu’il était en diminution entre les semaines 19 et 20-2020 (- 12%). A l’échelon départemental, ce nombre était même en hausse dans la Haute-Marne (+ 60%), l’Aube (+ 46%), et le Bas-Rhin (+ 25%).

A l’hôpital, on observe toujours de nouvelles hospitalisations pour Covid-19 : 387 dont 55 en réanimation et soins intensifs. En semaine 21-2020 et pour la première fois depuis le pic de l’épidémie, le nombre hebdomadaire de nouvelles admissions en réanimation ne diminue pas. Le système de soins de la région reste encore très sollicité : 2 286 personnes sont actuellement hospitalisées pour Covid-19, dont 191 en réanimation ou soins intensifs au 27 mai (pour 471 lits de réanimation en situation normale). Le niveau d’activité Covid-19 aux urgences reste par ailleurs élevé et représente encore les trois quarts de l’activité des services d’urgence en lien avec la grippe, observée la semaine du pic d’une épidémie de grippe saisonnière d’amplitude habituelle.

Au 27 mai, le bilan est particulièrement lourd pour la région avec 5 213 décès, dont 3 389 dans les hôpitaux de la région, 1 804 dans les établissements médicalisés pour personnes âgées et 20 dans les autres établissements sociaux et médico-sociaux.