Suicides et tentatives de suicide

La France présente l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe. Le suicide est évitable, sa prévention doit être une priorité. Il existe des dispositifs de prévention efficaces.

Mis à jour le 15 février 2024

Suicide et tentatives de suicide : notre action

La surveillance épidémiologique des conduites suicidaires

La surveillance des conduites suicidaires permet de produire des indicateurs épidémiologiques réguliers ou ponctuels en population générale ou dans des milieux spécifiques comme celles en lien avec le travail ou chez les détenus. 

Pour cela, Santé publique France s’appuie sur :

  • les données des recours aux soins avec le recours aux urgences pour motifs psychiatriques (via SurSaUD) ;
  • les données du Système national des données de santé (SNDS) ;
  • les données de mortalité issues de la certification électronique des décès pour les suicides du CépiDc-Inserm ;
  • le programme Cosmop, pour produire des indicateurs de mortalité selon l’activité professionnelle ;
  • des enquêtes épidémiologiques qui peuvent être répétées dans le temps.

Par ailleurs, Santé publique France pilote le groupe de travail "Surveillance des suicides et des tentatives de suicides" de l’Observatoire national du suicide (ONS), créé par décret en septembre 2013 et présidé par la Drees. Sa composition plurielle reflète la diversité des acteurs impliqués dans la prévention du suicide.

Rôle de Santé publique France dans l’ONS

L’ONS est organisé en deux groupes de travail :

  • Le premier est piloté par Santé publique France et porte sur la surveillance des suicides et des tentatives de suicide.
  • Le second, piloté par la Drees, est chargé d’améliorer les connaissances des mécanismes de suicides et des tentatives de suicide et de promouvoir des recherches sur ce thème.

Santé publique France a contribué à la rédaction des rapports de l’ONS disponibles sur le site de la Drees.

Focus COVID-19 : une surveillance renforcée face à la crise sanitaire 

Dans le cadre de l’épidémie de COVID-19, Santé publique France assure une surveillance épidémiologique de la santé mentale de la population. Des bulletins hebdomadaires de surveillance pour suivre l’évolution de la santé mentale sont publiés au niveau national et régional. Ils permettent, en plus du suivi d’autres indicateurs en santé mentale, d’étudier l’évolution des passages aux urgences pour gestes suicidaires et troubles anxieux à partir du réseau Oscour®.

En savoir plus :

Par ailleurs, Santé publique France a mis en œuvre des études spécifiques :

  • étude CoviPrev en population générale pour suivre les différentes dimensions de la santé mentale,
  • étude Confeado auprès des enfants et des adolescents,
  • étude Covimater auprès des femmes enceintes,
  • étude CovSa Familles 93 auprès des personnes vulnérabilisées,
  • étude Coset-Covid auprès des travailleurs indépendants et travailleurs du monde agricole.

Les principales enquêtes menées par Santé publique France :

En population générale 

Santé publique France analyse et publie régulièrement les données d’hospitalisations pour tentatives de suicide à l’échelle nationale, régionale et infrarégionale via l’exploitation du programme de médicalisation des systèmes d’information en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (PMSI-MCO) et via les remontées des données de passages aux urgences dans le réseau Oscour® (organisation de la surveillance coordonnée des urgences). 

Ces travaux sont complétés par des dispositifs d’enquêtes en population générale (Baromètre de Santé publique France) qui permettent de compléter la surveillance des conduites suicidaires (tentatives de suicide non suivies d’une hospitalisation, pensées suicidaires) et d’analyser les facteurs associés et les modes de prise en charge, afin de mieux orienter les politiques de prévention. 

En milieu professionnel

Santé publique France étudie le lien entre suicide et travail par l’analyse des conduites suicidaires selon l’emploi (sans préjuger des liens entre suicide et travail) : 

  • Prévalence des pensées suicidaires chez les actifs occupés à partir des données du Baromètre de Santé publique France.
  • Surveillance du suicide selon la profession ou le secteur d’activité par l’appariement des données de mortalité du CépiDc-Inserm à d’autres bases de données recensant des informations sur l’emploi telles que la déclaration annuelle des données sociales (Dads) et l’échantillon démographique permanent (EDP).
  • Surveillance du suicide à partir des cohortes rétrospectives d’une entreprise ou d’une institution (exemple : administration pénitentiaire) ou des données professionnelles de la Mutuelle sociale agricole (MSA).
  • Surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail à partir des données des instituts médico-légaux (IML). 

Chez les détenus

Une étude des décès par suicide entre 2017 et 2021 chez les personnes détenues en France a été mise en œuvre à Santé publique France, en partenariat avec la Direction de l’administration pénitentiaire du ministère de la Justice et avec les unités sanitaires en milieu pénitentiaire. Cette étude a pour objectifs de recenser les personnes décédées par suicide en prison, de décrire leurs caractéristiques sociodémographiques et les circonstances du suicide. L’ensemble des cas de suicides entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2021 seront inclus dans l’étude.

Des actions de prévention des suicides et des tentatives de suicide

Santé publique France accompagne le déploiement de plusieurs dispositifs :

  • de maintien du contact avec les personnes ayant effectué une tentative de suicide, à travers l’évaluation (implantation et efficacité) du dispositif VigilanS ;
  • d’information du public et des professionnels par le biais de convention de partenariat (convention avec le Psycom, convention PSSM France) ;
  • de prévention et d’aide à distance en santé (PADS) en apportant un soutien financier et méthodologique aux associations proposant des services d’écoute au profit des personnes en situation de mal-être et/ou à risque suicidaire.

L’évaluation du dispositif VigilanS – prévention de la récidive suicidaire

VigilanS est un dispositif de soin post-hospitalier. Il consiste à assurer un recontact systématique et une veille autour des patients ayant été hospitalisés suite à une tentative de suicide. Il permet ainsi aux patients de rester en contact à leur sortie de l’hôpital avec les membres d’une cellule de veille qui les accompagnent, les écoutent et les soutiennent. L’objectif de VigilanS est de contribuer à une baisse de la morbi-mortalité suicidaire. 

Santé publique France est chargée d’évaluer l’impact du dispositif afin de déterminer dans quelle mesure le dispositif réduit la proportion de récidives suicidaires parmi les patients ayant bénéficié d’un recontact après leur inclusion dans le dispositif VigilanS. 

Aide à distance en santé

Afin de répondre aux besoins d’information et d’aide de la population, plusieurs dispositifs d’aide à distance (ligne d’écoute, aide via internet) sont proposés. Santé publique France apporte son soutien à plusieurs dispositifs associatifs d’aide à distance qui interviennent dans le champ de la santé mentale, dans le cadre d’une politique de subventionnement ciblée.

  • Des lignes d’écoute intervenant dans le champ de la prévention du suicide et du mal être : SOS Amitiés, SOS Suicide Phénix, Suicide Ecoute et Phare enfants-parents.
  • Des dispositifs plus spécifiques, comme la ligne azur portée par SIS Association, destinés aux personnes LGBT+ en difficulté, ou encore Fil Santé jeunes, dispositif généraliste pour les moins de 25 ans porté par l’Ecole des parents et des éducateurs d’Île-de-France.

3114 : Aider, informer, agir en prévention du suicide

Confidentiel et gratuit, le 3114 permet de répondre aux besoins immédiats des personnes en détresse et/ou ayant des pensées suicidaires, ainsi que de ceux qui souhaitent aider une personne en souffrance.

Il s’adresse également aux professionnels en contact avec des personnes en détresse ou en quête d’information sur le suicide et sa prévention.

En Métropole et Outre-Mer, des professionnels hospitaliers (infirmiers et infirmières, psychologues, sous la supervision d’un médecin spécialiste) assurent la continuité de la réponse 24h/24, 7j/7 au sein de 15 centres répartis en région.

Par ailleurs, Santé publique France réalise des documents d’information à destination des professionnels et du grand public disponibles dans l’onglet « Outils ».

Focus COVID-19 : une prévention sur-mesure face à la crise sanitaire

Santé publique France a créé un espace dédié ‘santé mentale et COVID-19’, permettant de recenser tous les dispositifs d’aide à distance, classés selon les populations (enfants, étudiants, personnes âgées...) ou thématiques (détresse psychologique, violence, deuil, addictions, parentalité…).

Sont ainsi accessibles depuis cette page : 

  • de très nombreux sites de référence afin de trouver des informations pratiques et pédagogiques en fonction des besoins,
  • toutes les coordonnées de plateformes dédiées, d’associations, de dispositifs téléphoniques d’écoute, de soutien, d’information et d’orientation, de la plus généraliste à la plus spécialisée (personnes sourdes ou malentendantes, personnes âgée de plus de 50 ans, personnes endeuillées…).          

Une campagne inédite à destination du grand public « En parler, c’est déjà se soigner » a été menée en avril 2021 par Santé publique France et le ministère des solidarités et de la santé pour favoriser le repérage des principaux symptômes anxieux et dépressifs (perte d’appétit, troubles du sommeil, perte d’énergie/envie, irritabilité) et à orienter les personnes vers les dispositifs d’information (numéro vert 0 800 130 000, Psycom.org). En juin, un volet digital #JenParleA pour libérer la parole des « Ados » et les inciter à consulter le dispositif d’aide à distance Fil Santé Jeunes a complété le dispositif.