Maladie de Creutzfeldt-Jakob

Maladies dues à des prions, la maladie de Creutzfeldt-Jakob est une affection neurodégénérative principalement caractérisée par une démence et des troubles de l’équilibre. Son évolution est rapidement et systématiquement fatale.

Mis à jour le 29 février 2024

Maladie de Creutzfeldt-Jakob : la maladie

La maladie de Creutzfeldt-jakob en France

La maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) est une maladie neurodégénérative due à l’accumulation dans le cerveau d’une protéine prion anormale. Elle se présente sous trois formes épidémiologiques :

  • La forme la plus fréquente est dite sporadique. Elle touche les individus des deux sexes de 60 ans et plus,
  • La forme familiale ou génétique, dont les cas apparaissent le plus souvent entre 45 et 60 ans et sont tous associés à une mutation dans le gène codant la prion-protéine PrP (Protease resistant Protein) (gène PRNP)
  • Les formes iatrogéniques. Elles sont représentées par les cas liés à la greffe de dure-mère (rarissimes), les cas liés à l’injection d’hormone de croissance humaine avant 1982, et les cas plus récents de variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, liés à la consommation de produits animaux issus de bovins nourris avec des farines d’origine animales.

La maladie de Creutzfeldt-Jakob est systématiquement fatale, quelle que soit la forme de la maladie.

Le variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) a été décrit en 1996 en Grande-Bretagne après la constatation de 10 cas atypiques de MCJ chez des sujets de moins de 40 ans. Parmi eux, neuf étaient âgés de moins de 30 ans. Hormis l’âge, les symptômes de la maladie étaient également particuliers avec un début psychiatrique, une durée d’évolution de la maladie anormalement longue (14 mois en moyenne, contre 6 semaines à 6 mois dans les formes habituelles de la maladie de Creutzfeldt-Jakob) et une neuropathologie particulière à cette forme, en particulier des lésions anatomo-pathologiques très constantes. Chez ces patients, la présence de plaques amyloïdes entourées de vacuoles (plaques florides) avaient une distribution très proche d’un patient à l’autre.

La maladie de Creutzfeldt-Jakob fait partie des maladies à prions ou encéphalopathie subaiguë spongiforme transmissibles (ESST) humaines, tout comme le syndrome de Gerstmann-Sträussler-Scheinker et l’insomnie fatale familiale. Ces pathologies sont suspectées ou diagnostiquées sur la présence d'au moins un signe clinique neurologique associé à une démence et après élimination de toute autre cause neurologique. Elles doivent être signalées et notifiées dès la suspicion clinique. La confirmation du diagnostic est post-mortem.

Les chiffres-clés de la Maladie de Creutzfeldt-Jakob
Création : à venir (1 nouveau cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob par million d’habitants et par an en moyenne dans tous les pays du monde où elle a été étudiée / 2958 décès liés à une maladie de Creutzfeldt-Jakob certaine ou probable de 1992 à 2017 , en France / Parmi les 2958 cas en France : 2543 (86 %) cas sporadiques ; 135 cas iatrogènes ; 257 cas génétiques et 27 cas vMCJ).

Transmission

La forme sporadique de la MCJ est réputée non transmissible. Dans les formes atrogènes, la transmission de la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez l’Homme est liée à des actes médicaux : administration d’hormone de croissance extractive, greffe de dure mère et, très récemment, possible transmission du variant de la MCJ (v-MCJ) par le sang au Royaume Uni.

La transmission à l’Homme du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ), est liée à l’alimentation via un prion bovin lors de la consommation d’aliments issus d’animaux nourris avec des farines d’origine animale. Ce mode de transmission a été suspecté pour la première fois en 1996, lors de la crise dite de la "vache folle" en référence aux symptômes présentés par les bovins atteints d’encéphalopathie subaiguë spongiforme transmissibles (ESST).

Diagnostic

Le diagnostic de MCJ repose en premier sur une suspicion clinique (Cf définition de cas). Plusieurs tests biologiques contribuent au diagnostic mais la confirmation n’intervient qu’après le décès du patient, lors de l’autopsie.

D’autres éléments concourent à établir le diagnostic de MCJ probable : symptômes et évolution clinique, électroencéphalogramme (EEG) qui permet de repérer des perturbations spécifiques de l’activité cérébrale, et IRM qui met en évidence des anomalies fortement évocatrices au niveau de certaines régions du cerveau.

Mis au point en 1997, le test de détection de la protéine 14-3-3 dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) par western-blot (WB) est utilisé dans un contexte de suspicion de maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ). Un résultat positif à ce test renforce la suspicion mais ne permet pas seul de confirmer le diagnostic.

Le diagnostic définitif de maladie de Creutzfeldt-Jakob permettant de confirmer la maladie nécessite l’examen de prélèvements de cerveau par immunohistochimie et ne peut être réalisé qu’après le décès d’un patient.

En ce qui concerne les formes familiales, elles peuvent être différenciées des autres par le génotypage du gène codant pour la protéine prion.

Évolution

Les infections à prions, comme la maladie de Creutzfeldt-Jakob, entraînent des maladies dégénératives du système nerveux central (encéphalopathies), constamment mortelles.

La maladie de Creutzfeldt-Jakob ne dispose aujourd’hui d’aucun traitement susceptible de ralentir son évolution.