Détection et surveillance des cas groupés de gastro-entérites aiguës en lien avec une origine hydrique - Protocole de mise en oeuvre du projet

Des épidémies de gastro-entérites aiguës (GEA) dues à l'ingestion d'eau du robinet contaminée sont identifiées chaque année en France mais leur nombre est probablement sous-estimé. Pour autant, l'impact sanitaire peut être important lorsqu'une collectivité est touchée (20 à 50% de consommateurs malades selon les épidémies passées). Afin d'améliorer leur détection, Santé publique France met en place un dispositif de surveillance sur l'ensemble du territoire décrit dans ce protocole. Ce dispositif complète le suivi de la qualité de l'eau (contrôle sanitaire de l'eau et surveillance des exploitants). Il contribue à améliorer la connaissance de l'impact sanitaire de ces événements (objectif de surveillance) et à cibler les mesures de sécurisation et de maîtrise des systèmes de distribution d'eau vis-à-vis du risque infectieux (objectif de prévention). La méthode développée permet de détecter, de façon automatisée, des cas groupés de GEA médicalisés (GEAm) localisés sur une même unité de distribution d'eau à partir notamment des données du système national des données de santé (SNDS) provenant de l'Assurance maladie (contenu des ordonnances) et de la base de données SISE-Eaux d'alimentation. Les cas groupés identifiés permettent de déclencher des investigations environnementales ciblées sur les réseaux d'eau alimentant les cas afin de conforter l'origine hydrique et d'identifier les circonstances de contamination. Un classement des cas groupés pour qualifier le niveau de plausibilité avec une origine hydrique est proposé à l'issue des investigations environnementales (fort, probable, possible, indéterminé). Afin de faciliter l'animation du dispositif de surveillance, et pour décliner opérationnellement la méthode précitée, un outil de consultation des signaux et de remontée des résultats des investigations régionales (EpiGEH) a été déployé par Santé publique France à l'ensemble des équipes régionales fin 2018. La mise en oeuvre de la surveillance nécessite l'implication d'un ensemble de partenaires ayant chacun leur domaine de compétence : Santé publique France pour la détection des épidémies et l'évaluation des mesures de prévention, les autorités sanitaires (ARS) pour les enquêtes environnementales et la préconisation des mesures correctives et préventives, les exploitants des réseaux d'eau potable pour la sécurisation des systèmes de production/distribution d'eau.