Mortalité avec valvulopathie en France : caractéristiques des patients et évolution 2000-2014

Publié le 11 février 2020
Mis à jour le 30 novembre 2022

Introduction - En France, l'incidence des patients hospitalisés pour valvulopathies est en augmentation. L'objectif de cette étude était d'estimer la mortalité avec valvulopathie en France et de décrire son évolution entre 2000 et 2014. Méthodes - Les patients, domiciliés en France, dont le certificat de décès faisait mention d'une valvulopathie ont été identifiés à partir de la base nationale du CépiDC (sélection en causes multiples des certificats de décès) des années 2000 à 2014. Les caractéristiques démographiques des patients ont été décrites pour l'année 2014. Les taux de mortalité nationaux et départementaux standardisés sur l'âge, ainsi que l'évolution nationale entre 2000 et 2014, ont été étudiés. Résultats - En 2014, 11 179 certificats de décès faisaient mention d'une valvulopathie, dont 56% en cause initiale. Les taux de mortalité standardisés étaient de 11,8/100 000 personnes-années (PA) pour les valvulopathies non rhumatismales et de 0,056/100 000 PA pour les valvulopathies congénitales, stables entre 2000 et 2014. En revanche, le taux de mortalité standardisé des valvulopathies rhumatismales a diminué de 42% entre 2000 et 2014, il était de 3,5/100 000 PA en 2014. Des disparités départementales ont été observées pour ces maladies, avec une mortalité des valvulopathies rhumatismales plus élevée à l'Est de la France et une mortalité des valvulopathies non rhumatismales plus élevée au Nord-Ouest. Le rétrécissement aortique non rhumatismal était la valvulopathie la plus fréquente, avec un taux de mortalité standardisé de 10,3/100 000 PA en 2014. Conclusion - Malgré le vieillissement de la population, l'amélioration de la prise en charge des valvulopathies et de leurs facteurs de risque pourraient expliquer la stabilité de la mortalité avec valvulopathie non rhumatismale. La diminution de la mortalité avec valvulopathie rhumatismale s'explique probablement par l'amélioration de la prise en charge du rhumatisme articulaire aigu.

Auteur : Grave Clémence, Tribouilloy Christophe, Juillière Yves, Tuppin Philippe, Weill Alain, Gabet Amélie, Olié Valérie
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2020, n°. 4, p. 80-88