Infarctus du myocarde

L’infarctus du myocarde est dû à l’obstruction d’une artère coronaire qui alimente le cœur en sang et donc en oxygène. Cette privation entraîne une insuffisance cardiaque puis un arrêt cardiaque. 

Mis à jour le 25 juin 2019

Infarctus du myocarde : données

Le dispositif de surveillance des cardiopathies ischémiques et notamment des infarctus du myocarde mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de ces troubles :

  • Les données des registres
Taux d'infarctus du myocarde hospitalisés parmi les 35-74 ans d’après les données des registres du Bas-Rhin, de Haute-Garonne et de la communauté urbaine de Lille

Évènements hospitalisés

(Cas incidents et récidives)

Infarctus du myocarde avec élévation de ST (STEMI)

Année 2015

Hommes

Femmes

Bas-Rhin

Taux d'attaque bruts (n)

 

 

35-44 ans

58,2 (43)

5,4 (4)

45-54 ans

131,7 (104)

32,7 (26)

55-64 ans

188,5 (131)

49,8 (36)

65-74 ans

242,3 (106)

71,2 (34)

Taux standardisés sur la population européenne des 35-74 ans (n)

149,3 (384)

37,7 (100)

Haute-Garonne

Taux d'attaque bruts (n)

 

 

35-44 ans

52,4 (48)

3,3 (3)

45-54 ans

93,3 (82)

16,7 (15)

55-64 ans

178,8 (126)

29,0 (22)

65-74 ans

203,9 (100)

54,5 (31)

Taux standardisés sur la population européenne des 35-74 ans (n)

118,5 (356)

21,3 (71)

Communauté urbaine de Lille

Taux d'attaque bruts (n)

 

 

35-44 ans

50,0 (37)

16,1 (12)

45-54 ans

140,1 (94)

25,3 (18)

55-64 ans

170,9 (96)

35,8 (23)

65-74 ans

265,0 (92)

61,6 (26)

Taux standardisés sur la population européenne des 35-74 ans (n)

149,7 (319)

33,1 (79)

Les taux sont exprimés pour 100 000 habitants.
Taux de l’ensemble des événements coronaires aigus parmi les 35-74 ans d’après les données des registres du Bas-Rhin, de Haute-Garonne et de la communauté urbaine de Lille

Evènements hospitalisés et extra-hospitalisés

(Cas incidents et récidives)

Insuffisance coronaire aigüe* et décès coronaires probables

Année 2015

Hommes

Femmes

Bas-Rhin

Taux d'attaque bruts (n)

 

 

35-44 ans

73,1 (54)

10,7 (8)

45-54 ans

188,7 (149)

57,9 (46)

55-64 ans

332,5 (231)

81,7 (59)

65-74 ans

585,1 (256)

207,2 (99)

Taux standardisés sur la population européenne des 35-74 ans (n)

528,2 (690)

158,3 (212)

Haute-Garonne

Taux d'attaque bruts (n)

 

 

35-44 ans

96,1 (88)

13,2 (12)

45-54 ans

260,6 (229)

70,0 (63)

55-64 ans

532,1 (375)

104,2 (79)

65-74 ans

793,2 (389)

241,0 (137)

Taux standardisés sur la population européenne des 35-74 ans (n)

356,9 (1 081)

86,6 (291)

Communauté urbaine de Lille

Taux d'attaque bruts (n)

 

 

35-44 ans

110,9 (82)

34,8 (26)

45-54 ans

339,7 (228)

99,8 (71)

55-64 ans

657,0 (369)

221,1 (142)

65-74 ans

1 183,7 (411)

376,6 (159)

Taux standardisés sur la population européenne des 35-74 ans (n)

534,5 (1 090)

170,7 (398)

*Infarctus, SCA, angor instable ou autre évènement coronaire. Les taux sont exprimés pour 100 000 habitants.

Mortalité par cardiopathie ischémique, syndrome coronaire aigu et infarctus du myocarde : des variations selon l’âge et le sexe

Les données recueillies à partir des certificats de décès montrent que les infarctus du myocarde représentaient 45 % des décès par cardiopathie ischémique et les syndromes coronaires aigus 51 %. Les taux bruts de mortalité augmentaient de manière importante avec l’âge. Après standardisation sur l’âge, les hommes avaient un taux de mortalité par cardiopathie ischémique plus de deux fois supérieur à celui des femmes (77,2 vs. 31,8 pour 100 000 en 2013). Ce constat était également retrouvé pour les décès par syndrome coronaire aigu et infarctus du myocarde.

Une mortalité par cardiopathie ischémique en diminution

Entre 2000 et 2013, le taux standardisé de mortalité par cardiopathie ischémique a diminué de 44 % chez les hommes et de 49 % chez les femmes, tous âges confondus. Chez les moins de 65 ans, le taux de mortalité a diminué de manière plus importante chez les hommes que chez les femmes (-42 % vs. -26 %). Cette réduction globale de la mortalité coronaire est due pour partie à la réduction de l’incidence des événements coronaires aigus et pour partie à la réduction de leur létalité à 28 jours. Ces évolutions sont attribuées aux améliorations conjuguées de la prévention primaire, individuelle et collective, de la prise en charge des patients coronariens, ainsi que des traitements de prévention secondaire prescrits après un premier infarctus du myocarde.

Évolution des taux* de décès par CPI selon l'âge et le sexe de 2000 à 2013
Evolution des taux de décès par CPI, selon l’âge et le sexe, 2000-2013
* Taux pour 100 000 habitants standardisés sur l’âge de la population européenne 2010 de référence (Eurostat 2013). Champ : France entière.

Un taux de patient hospitalisé plus élevé chez les hommes que chez les femmes

En 2014, 221 108 patients domiciliés en France ont eu au moins une hospitalisation complète pour une cardiopathie ischémique (primo évènements et récidives compris), dont 119 015 pour un syndrome coronaire aigu- dont 62 251 pour infarctus du myocarde. Les taux de patients hospitalisés étaient 3 fois plus élevés chez les hommes que chez les femmes, pour les cardiopathies ischémiques, les SCA ou les infarctus du myocarde.

Une augmentation des taux de femmes de moins de 65 ans hospitalisées pour un infarctus du myocarde

L’analyse des évolutions globales entre 2002 et 2014 des taux standardisés de patients hospitalisés pour cardiopathie ischémique, syndrome coronaire aigu et infarctus du myocarde montre une tendance à la baisse (respectivement -13 %, -20 % et -17 %). Ces tendances globales recouvrent toutefois des évolutions différentes selon le sexe et l’âge. Avant 65 ans, le taux standardisé de patients hospitalisés pour cardiopathie ischémique a diminué de façon plus importante chez les hommes (-15,6 %) que chez les femmes (-4,8 %). Concernant les infarctus du myocarde, le taux standardisé parmi les moins de 65 ans est resté quasiment stable dans la population masculine (- 1,4 %), et il a fortement augmenté pour les femmes (+26 %).

Evolution des taux* de patients hospitalisés avec un diagnostic principal de cardiopathies ischémiques selon l'âge et le sexe de 2002 à 2014
Evolution des taux de patients hospitalisés avec diagnostic principal de cardiopathies ischémiques, selon l’âge et le sexe, 2002-2014
Taux pour 100 000 standardisés sur l’âge de la population européenne 2010 de référence (Eurostat 2013). Champ : France entière. Sources : Base nationale PMSI (ATIH), statistiques démographiques : Insee

Une amélioration de la prise en charge en soins de suite et réadaptation après un infarctus du myocarde

Dans les suites d’un infarctus du myocarde au premier semestre 2014, un peu plus d'un tiers (36,9 %) des patients a été hospitalisé en soins de suite et réadaptation dans l’année (N = 8 380) : 28,5 % en réadaptation cardiaque et 8,5 % pour une finalité de prise en charge "autre". Par ailleurs, la proportion de patients en réadaptation cardiaque était plus basse pour les femmes que pour les hommes avec des taux standardisés sur l’âge de 24,9 % et 29,6 % respectivement.

Entre 2010 et 2014, le taux de recours à la réadaptation cardiaque a augmenté de +5,0% par an en moyenne chez les hommes et de 6,6% % par an en moyenne chez les femmes. 
Par ailleurs, la part de l’hospitalisation complète pour une réadaptation cardiaque a diminué au profit de l’ambulatoire (p<0,0001).

Des disparités régionales importantes 

L’analyse des taux standardisés régionaux montre des disparités importantes de mortalité et d’hospitalisation par cardiopathie ischémique sur le territoire français. 

  • Taux de mortalité par cardiopathie ischémique :
    • Les régions Normandie, Bretagne, Hauts-de-France dépassaient de plus de 20 % le taux national moyen
    • La Réunion présentait le taux le plus élevé du territoire français
    • Les régions Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et les trois autres régions d'outre-mer (Martinique, Guadeloupe et Guyane) affichaient des taux inférieurs de plus de 10 % au taux national.
  • Taux de patients hospitalisés pour cardiopathie ischémique :
    • La Corse, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Grand-Est dépassaient de plus de 10 % le taux national moyen.
    • La Martinique, la Guadeloupe et la Bretagne affichaient les taux les plus bas.

Les différences entre les taux d’hospitalisation observée d’une région à l’autre pourraient être dues aux différences de prévalence des facteurs de risque (tabagisme, hypercholestérolémie, diabète, hypertension artérielle, sédentarité, obésité,  et défaveur sociale principalement).