Tétanos

Le tétanos est une infection aiguë grave, non contagieuse, souvent mortelle, nécessitant le plus souvent une hospitalisation en réanimation. La vaccination est, avec l’administration d’immunoglobulines en cas de blessure, la seule prévention possible.

Mis à jour le 30 mars 2022

Le tétanos : la maladie

Le tétanos, maladie devenue rare mais toujours présente en France

Le tétanos est une infection aiguë due aux exotoxines produites par un bacille anaérobie Gram positif, Clostridium tetani.

En raison de la généralisation de la vaccination antitétanique, la maladie est devenue rare dans les pays industrialisés, mais n’a pas complètement disparu. Elle nécessite en effet pour cela une politique vaccinale rigoureuse avec une politique de rappels bien conduite.

En France, même si le nombre de cas annuels de tétanos reste faible (entre 1 et 10 cas déclarés chaque année 2012 et 2021, soit une incidence annuelle moyenne entre 0,02 et 0,15 cas/million d'habitants sur ces 10 dernières années), tous ces cas auraient dû être évités. Cette infection est une maladie grave, entraînant une hospitalisation prolongée en service de réanimation, pouvant s’accompagner de séquelles et d’une létalité élevée (en moyenne, 25 à 30 % des cas décèdent). Elle touche principalement les personnes âgées mal ou pas vaccinées, mais peut affecter toute personne non à jour de ses vaccinations.

Ainsi, au cours de la même période, 3 cas ont été déclarés chez des enfants âgés de 3 à 8 ans au moment de la maladie, et qui n’avaient pas été vaccinés, bien que nés en France, pays où la primo-vaccination est obligatoire depuis 1940.

Les chiffres-clés du tétanos
Infographie concernant le tétanos

Une transmission via les plaies cutanées

Cette bactérie est ubiquitaire, commensale du tube digestif des animaux. Elle persiste dans les déjections animales et dans le sol sous forme sporulée, extrêmement résistante. Elle pénètre dans l’organisme via une plaie cutanée. 
Pour que le tétanos puisse se déclarer, plusieurs conditions doivent être réunies :

  • Une vaccination antitétanique absente ou incomplète
  • La pénétration des spores dans l’organisme
  • Des conditions d’anaérobie (absence d’oxygène), permettant alors, au site de la plaie, la germination des spores et la production de toxines par le bacille. Ce processus est d’autant plus favorisé qu’il y a présence de corps étrangers ou de tissus nécrosés.

Le tétanos ne se transmet pas de personne à personne, et les patients atteints de tétanos ne développent aucune immunité à la suite de l’infection.

Une prévention vaccinale

Pour prévenir cette maladie, un vaccin d’une efficacité et d’une innocuité quasiment parfaites, existe depuis plus de 70 ans. En France, il fait partie des vaccins obligatoires du nourrisson depuis 1940.
Les cas et les décès qui persistent pourraient être très facilement évités par une meilleure vaccination des adultes par l’anatoxine tétanique, avec une amélioration de l’application de la politique des rappels et, en cas de plaie, par la vaccination et l’administration d’immunoglobulines spécifiques humaines.

Recommandations vaccinales

Chez les nourrissons et les enfants, le calendrier vaccinal prévoit une primo-vaccination comportant deux doses de vaccin combiné à 2 mois d’intervalle, administrées à l’âge de 2 et 4 mois, suivies d’une dose de rappel à l’âge de 11 mois. Cette primovaccination est obligatoire chez l’enfant. Les rappels ultérieurs doivent être faits à l’âge de 6 ans puis entre 11 et 13 ans.
A l’âge adulte, les rappels sont administrés à l'âge de 25, 45 et 65 ans puis tous les 10 ans (à 75, 85, 95 ans...) compte tenu de l’immunosénescence.
Chez les adultes non vaccinés, la primo-vaccination comporte deux doses à deux mois d’intervalle, avec un rappel 8 à 12 mois plus tard, puis la reprise du calendrier vaccinal en fonction de l’âge, en respectant un intervalle minimum de 5 ans avec la dernière dose injectée.
Le tétanos n’étant pas une maladie transmissible de personne à personne, une couverture vaccinale élevée dans la population ne protège pas les sujets non ou mal vaccinés. Seule la vaccination individuelle complète (incluant les rappels) protège contre l’infection.

Des symptômes neuromusculaires

Disséminées dans la circulation générale, les toxines produites vont interférer avec les neurotransmetteurs et entraîner, après une période d’incubation de 4 à 21 jours, une atteinte neuromusculaire avec des contractures, des spasmes musculaires et des convulsions

La maladie peut se présenter sous trois formes :

  • Généralisée (la plus fréquente et la plus grave : 80 % des cas)
  • Localisée (région anatomique proche de la plaie)
  • Céphalique avec atteinte des nerfs crâniens.

La forme néonatale est un tétanos généralisé survenant chez les nouveau-nés qui, s’il a quasiment disparu des pays industrialisés à couverture vaccinale élevée, fait encore des très nombreuses victimes dans les pays en développement.