Chlamydiae
Chlamydiae

Les chlamydioses sont des infections sexuellement transmissibles dues à la bactérie Chlamydia Trachomatis. Limiter les contaminations passe par l’usage du préservatif et le dépistage.

Mis à jour le 1 décembre 2022

Chlamydiae : données

Activité de dépistage : poursuite de l’augmentation du nombre de dépistages

Dépistages remboursés en secteur privé et en secteur public (hors hospitalisations) (SNDS)

En 2022, 2,6 millions de personnes de 15 ans et plus ont été dépistées au moins une fois pour une infection à Chlamydia trachomatis (Ct), soit un taux national de dépistage de 47 pour 1 000 habitants de 15 ans et plus (Figure 1). 

Plus des deux tiers (70%) des personnes dépistées en 2022 sont des femmes, avec un taux de dépistage plus de deux fois plus élevé chez celles-ci (63 pour 1 000) que chez les hommes (29 pour 1 000). Le taux est encore plus important chez les femmes de 15 à 25 ans (132 pour 1 000), chez lesquelles la HAS recommande un dépistage systématique : « dépistage opportuniste systématique des femmes sexuellement actives de 15 à 25 ans (inclus), y compris les femmes enceintes » [1].

Entre 2014 et 2022, le taux de personnes dépistées au moins une fois dans l’année pour une infection à Ct a doublé (22 vs 47 pour 1 000). L’augmentation a été plus importante chez les hommes que chez les femmes (respectivement +134% vs +102%), en particulier chez ceux de 15 à 25 ans (+201%).

Figure 1. Taux de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis pour les 15 ans et plus (personnes dépistées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2014-2022
Figure 1. Taux de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis pour les 15 ans et plus (personnes dépistées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2014-2022
Source : Assurance maladie, Système national des données de santé (SNDS). Exploitation Santé publique France, juillet 2023

Le taux de dépistage de l’infection à Ct est nettement plus élevé dans les départements et régions d’outre-mer -DROM- (à l’exception de Mayotte) qu’en métropole, en particulier en Guyane (138 pour 1 000 habitants). En métropole, il est le plus élevé en Ile-de-France, en Occitanie et en PACA, alors qu’il est le plus faible dans les Hauts-de-France, en Centre-Val de Loire et en Bourgogne-Franche-Comté (Figure 2).

Figure 2 : Taux de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis par région de domicile pour les 15 ans et plus (personnes dépistées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2022
Figure 2 : Taux de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis par région de domicile pour les 15 ans et plus (personnes dépistées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2022
Source : Assurance maladie, Système national des données de santé (SNDS). Exploitation Santé publique France, juillet 2023

Dépistages en CeGIDD (données des Rapports d’activité et de performance-RAP)

En complément de ces dépistages remboursés par l’Assurance maladie, au moins 357 000 dépistages gratuits d’infection à Ct ont été réalisés en CeGIDD en 2022. Ce nombre, qui était en augmentation entre 2016 et 2019, n’a pas retrouvé en 2022 le niveau de 2019 (-10%), suite à la forte diminution observée en 2020 (Figure 3). Mais le nombre de CeGIDD ayant transmis des données d’activité et de dépistage des IST dans les RAP a diminué entre 2019 et 2022 (respectivement 292 vs 264), il est donc difficile d’en conclure à une vraie baisse du nombre de dépistages de Ct en CeGIDD.

Figure 3. Evolution du nombre et du taux de positivité des dépistages des infections à Chlamydia trachomatis en CeGIDD, chez les hommes et femmes cis, France, 2016-2022
Figure 3. Evolution du nombre et du taux de positivité des dépistages des infections à Chlamydia trachomatis en CeGIDD, chez les hommes et femmes cis, France, 2016-2022
Source : Données des rapports d’activité et performance (RAP) des CeGIDD. Exploitation Santé publique France

Evolution du nombre de cas, taux d’incidence et taux de positivité 

Infections diagnostiquées en secteur privé et traitées (SNDS)

En 2022, le nombre de personnes de 15 ans et plus diagnostiquées pour une infection à Ct au moins une fois dans l’année en secteur privé a été estimé à environ 53 000, soit une augmentation de 5% par rapport à 2021 et de 16% par rapport à 2019. Ce nombre a plus que doublé entre 2014 (environ 23 500) et 2022. 

Le taux d’incidence des cas diagnostiqués avec une infection à Ct en 2022 (personnes diagnostiquées au moins une fois dans l’année) est de 95 pour 100 000 personnes âgées de 15 ans et plus, plus élevé chez les hommes que chez les femmes (103 vs 88). En effet, le taux a augmenté de façon plus marquée chez les hommes et a rejoint en 2020, puis dépassé, celui des femmes. Comme les années précédentes, le taux d’incidence en 2022 reste le plus élevé chez les jeunes femmes de 25 ans et moins (275 pour 100 000) (Figure 4). Parmi les hommes, ceux de 26-49 ans présentent le taux d’incidence le plus élevé.

Le taux d’incidence en 2022 est le plus élevé en Guyane (257 pour 100 000 habitants). Le taux est élevé également dans les autres DROM à l’exception de Mayotte (entre 133 et 168), en Ile-de-France (140), en PACA (106) et en Occitanie (102) (Figure 5).

Infections diagnostiquées en CeGIDD (données des RAP et SurCeGIDD)

Le nombre d’infections à Ct diagnostiquées en CeGIDD est d’environ 25 000 en 2022, en diminution de 9% par rapport à 2019. Mais compte-tenu de la diminution du nombre de CeGIDD ayant transmis des données IST dans les RAP entre ces deux années, il est difficile d’en conclure à une vraie baisse du nombre de diagnostics en CeGIDD.

Le taux de positivité des dépistages des infections à Ct en CeGIDD est de 7,1% en 2022 (7,8% chez les femmes cis et 6,8% chez les hommes cis). Ce taux est assez stable sur les années récentes (Figure 13). Le taux de positivité est de 5,0% chez les personnes trans. Parmi les personnes dont les pratiques sexuelles sont connues (données SurCeGIDD), le taux de positivité le plus élevé en 2022 est observé chez les HSH (8,0%). 

Les taux de positivité régionaux sont les plus élevés aux Antilles (15,9% en Guadeloupe, 12,0% en Martinique) et en Guyane (10,1%), alors qu’il est le plus faible en Corse (4,0%) (donnée non disponible pour Mayotte) (Figure 6).

Figure 4 : Evolution du taux d’incidence des diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis en secteur privé par sexe et âge, chez les 15 ans et plus (personnes diagnostiquées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2014-2022
Figure 4 : Evolution du taux d’incidence des diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis en secteur privé par sexe et âge, chez les 15 ans et plus (personnes diagnostiquées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2014-2022
Source : Assurance maladie, Système national des données de santé (SNDS). Exploitation Santé publique France, juillet 2023
Figure 5 : Taux d’incidence des diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis en secteur privé, par région de domicile chez les 15 ans et plus (personnes diagnostiquées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2022
Figure 5 : Taux d’incidence des diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis en secteur privé, par région de domicile chez les 15 ans et plus (personnes diagnostiquées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2022
Source : Assurance maladie, Système national des données de santé (SNDS). Exploitation Santé publique France, juillet 2023
Figure 6. Taux de positivité (%) des dépistages des infections à Chlamydia trachomatis en CeGIDD, par région des CeGIDD, France, 2022
Figure 6. Taux de positivité (%) des dépistages des infections à Chlamydia trachomatis en CeGIDD, par région des CeGIDD, France, 2022
Source : Données des rapports d’activité et performance (RAP) des CeGIDD. Exploitation Santé publique France

L'année 2018 est une année de modification de la nomenclature des tests de dépistage/diagnostic des infections à Ct.

Caractéristiques des cas d’infection à Ct diagnostiqués en CeGIDD et en médecine générale

En CeGIDD (SurCeGIDD et ResIST)

Les infections à Ct diagnostiquées en CeGIDD concernaient 70,8% d’hommes cis, 28,9% de femmes cis et 0,3% de personnes trans (Tableau). L’âge médian des personnes diagnostiquées pour cette IST était de 24 ans, 25 ans chez les hommes cis, 21 ans chez les femmes cis et 27 ans chez les personnes trans. Ainsi, 61% des cas étaient âgés de moins de 26 ans (âge ciblé plus particulièrement chez les femmes par les recommandations de dépistage) et seulement 4% de plus de 50 ans. 

Parmi les personnes pour lesquelles l’information était disponible, 20% étaient nées à l’étranger. Les hommes hétérosexuels représentaient 40% des cas, les HSH 29%, les femmes hétérosexuelles 29% et les femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes (FSF) 2%. La majorité (85%) des personnes avaient eu au moins 2 partenaires sexuels au cours des 12 derniers mois. Des signes cliniques d’IST étaient identifiés lors de la consultation dans seulement 21% des cas. Un antécédent d’IST bactérienne au cours des 12 derniers mois était connu pour 19% des patients. Une séropositivité VIH a été découverte de façon concomitante au diagnostic de l’infection à Ct dans 0,4% des cas.

En médecine générale (réseau Sentinelles)

Les femmes représentaient 50% des cas déclarés en 2022, dont 98% étaient hétérosexuelles (50% de l’ensemble des cas) et 2% FSF [4]. Parmi les hommes, 63% étaient hétérosexuels (31% de l’ensemble des cas) et 37% des HSH (18% de l’ensemble des cas). 

Les personnes nées à l’étranger représentaient 11% des cas. La moitié des cas (49%) avaient déclaré avoir eu au moins 2 partenaires au cours des 12 derniers mois. L’infection avait été diagnostiquée en raison de symptômes d’IST dans 43% des cas.

Diagnostics de lymphogranulomatose vénérienne

La lymphogranulomatose vénérienne (LGV) est une infection due aux souches de génovar L de Ct. Elle est responsable d'infections anorectales, principalement chez les HSH. 

Dans le cadre de l’enquête Anachla 2022 réalisée par le Centre national de référence (CNR)  des IST bactériennes, 1 446 échantillons anorectaux positifs à Ct ont pu être typés. Parmi ceux-ci, 194 étaient de génovar L, soit une prévalence de la LGV de 13,4%, en baisse significative par rapport à 2021 (17%) (p=0,02). Deux cas de LGV ont été retrouvés en Outre-mer (Guadeloupe et Guyane). 

Les cas de LGV concernaient 98,5% d’hommes cis (tous des HSH pour les cas pour lesquels le sexe des partenaires était connu) et 1,5% de femmes trans.

La moitié des patients avec une LGV ne présentaient aucun signe clinique anorectal. 

1 HAS. Réévaluation de la stratégie de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis, Septembre 2018. Synthèse de la recommandation en santé publique.