Comment les Français perçoivent-ils les risques environnementaux qui pèsent sur leur santé ?

Santé publique France publie le 2e volet des résultats d’une étude portant sur le niveau d’information et de perception de risques environnementaux pour la santé de la population française issus des données du Baromètre de Santé publique France 2021. 

Publié le 26 octobre 2023

Grâce aux enquêtes en population générale répétées dans le temps, Santé publique France étudie et suit les principaux comportements de santé, attitudes et perceptions liées aux prises de risques des Français. C’est dans ce cadre que des questions relatives au sentiment d’information et à la perception des risques environnementaux pour la santé ont été intégrées dans les éditions 2019, 2021 et 2023 des baromètres de Santé publique France

Les résultats du deuxième volet de l’étude publiés aujourd’hui concernent: les pesticides, la pollution de l’air extérieur, le bruit, les événements climatiques extrêmes, les métaux lourds, les sols pollués, le radon, les plantes invasives et l’exposition au soleil. Outre le fait que ces environnements caractérisent des expositions collectives à des risques chimiques, biologiques ou physiques, ces thématiques ont toutes en commun de présenter des caractéristiques ou des spécificités locales. 

Ces résultats visent à identifier les environnements pour lesquels il y aurait des besoins d’information de la population et à contribuer à orienter les stratégies de prévention et de promotion du champ de la santé-environnement.

Un sentiment d’information qui varie selon la thématique environnementale interrogée

  • Sur les neuf sujets traités, la proportion de personnes se déclarant bien informées des effets sur la santé est la plus faible pour le radon (20%) et les plantes invasives (31%). À l’opposé, elle est la plus importante pour l’exposition au soleil (84%) et les événements climatiques extrêmes (76%).
  • Parmi les personnes ayant déclaré avoir déjà entendu parler des effets sur la santé du sujet environnemental interrogé, 9 personnes sur 10 identifient que la pollution de l’air extérieur (92 %), les métaux lourds (90 %), les sols pollués (89 %), les pesticides (89 %) et les événements climatiques extrêmes (82 %) présentent un risque « élevé » à « plutôt élevé ». Elles sont moins nombreuses à identifier un risque « élevé » à « plutôt élevé » pour le bruit (71 %), les plantes invasives (66 %) et le radon (59 %).
  • Les personnes les plus âgées et se sentant le plus à l’aise financièrement se déclarent plus souvent bien informées des risques pour leur santé.
  • Concernant la profession et catégorie sociale, les agriculteurs sont plus nombreux à déclarer être bien informés sur les effets sur la santé des pesticides et les ouvriers plus nombreux à déclarer l’être concernant les effets du bruit sur la santé. Ceci peut s’expliquer par l’appropriation dans l’environnement professionnel de ces sujets. À noter que paradoxalement, les agriculteurs déclarent moins souvent percevoir un risque élevé vis-à-vis des pesticides.
Sentiment d'information des effets sanitaires associés aux thèmes environnementaux
Figure - Sentiment d'information des effets sanitaires associés aux thèmes environnementaux
(en % : n=24514 pour les pesticides, n=9766 pour le radon, n=1047 pour les plantes invasives, n=2499 pour les autres thématiques)

Dépasser la seule information sur les risques et optimiser la sensibilisation à travers le milieu professionnel ou des outils réglementaires adaptés 

Au-delà de la seule information du risque sur la santé associée à l’exposition à un environnement, il apparaît nécessaire de favoriser l’appropriation des risques pour la santé par les populations et les bonnes pratiques pour la protéger. Un effort de sensibilisation et de pédagogie complémentaires de la part de différents acteurs, notamment les organismes de prévention, permettrait aux populations d’identifier les enjeux de santé publique liés à aux expositions environnementales et de favoriser leur adaptation vis-à-vis de risques potentiels. 

Par ailleurs, le milieu professionnel apparaît être un lieu d’information ou de prévention efficace sur différentes thématiques environnementales. La diffusion d’informations relatives aux risques sur la santé de différentes expositions environnementales au travail pourrait donc être encouragée, en complément des autres dispositifs existants.

Enfin, le développement d’outils réglementaires, comme ceux proposés dans le cadre de l’application de la loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), est un exemple de sensibilisation à optimiser pour permettre à chacun d’identifier les enjeux de santé publique liés aux expositions environnementales et ainsi favoriser leurs adaptations.

A télécharger

Sentiment d’information et perception des risques environnementaux – Deuxième volet. Résultats du Baromètre de Santé publique France 20...

En savoir plus

Les trois volets de l’étude 

  • Le volet 1, réalisé en 2019 et dont les résultats ont été publiés en 2021, a porté sur les expositions individuelles à des risques chimiques ou physiques, comme l’utilisation des téléphones portables, les cosmétiques ou les ultraviolets artificiels.
  • Le volet 2, réalisé en 2021 et dont les résultats sont publiés ce jour, s’est intéressé aux expositions collectives à des risques chimiques, biologiques ou physiques présentant des caractéristiques ou des spécificités locales, par exemple l’exposition au radon, à la pollution de l’air extérieur, aux plantes invasives ou à des sols pollués.
  • Le volet 3, prévu en 2023, portera sur les expositions collectives à des risques chimiques, biologiques ou physiques ne présentent pas ou peu de particularités locales, comme l’exposition aux ondes électromagnétiques, aux pollens ou aux polluants présents dans l’eau du robinet.

A quoi servent les questions santé-environnement des Baromètres santé et qu’apportent ces résultats ?

Le Baromètre de Santé publique France 2021 a permis d’interroger la population sur neuf thématiques environnementales pouvant présenter des caractéristiques ou des spécificités territoriales pour lesquelles les autorités locales ou nationales ont pu développer des stratégies de sensibilisation, de communication voire de correction de l’exposition des populations.

Ces questions ont pour objectifs de déterminer :

  • les thématiques environnementales perçues comme insuffisamment connues de la population, notamment au regard de la perception des effets que pourraient avoir ces sujets sur la santé ;
  • la considération du risque perçu de chaque thématique environnementale sur la santé de la population ;étudier les caractéristiques associées au sentiment d’information et à la perception du risque, à la fois en termes sociodémographiques mais également au regard des comportements en faveur de l’environnement.

Les connaissances ainsi acquises visent à favoriser le développement de campagnes de sensibilisation auprès des populations et des préventeurs sur les sujets environnementaux pour lesquels la population apparaît la moins informée.