Le confinement vécu par les enfants et les adolescents : premiers résultats de l’étude CONFEADO

Santé publique France publie dans le BEH les premiers résultats de l’étude CONFEADO dont l’objectif est de comprendre, dans le cadre de l’épidémie de Covid-19 en France, la manière dont les enfants et les adolescents âgés de 9 à 16 ans ont vécu le premier confinement jusqu'au 11 mai 2020 et comment celui-ci a pu avoir des conséquences sur leur bien-être. 

Publié le 20 mai 2021

Parmi les mesures de contrôle de l’épidémie de COVID-19, la fermeture de toutes les écoles de France a été mise en œuvre à partir du lundi 16 mars 2020. Cette mesure a concerné plusieurs millions d’élèves qui ont été confinés pendant plusieurs semaines. 

Comment ont-ils vécu cette période particulière et quelles ont été leurs stratégies pour y faire face ? Pour répondre à cette question, Santé publique France a lancé l’étude CONFEADO avec l'hôpital Avicenne de Bobigny et l'Université Sorbonne Paris Nord, en partenariat avec l'Inserm, l'Université de Tours, CN2R, l'EHESS, le Lab School Network, le CNRS, l’UNICEF et avec le soutien du Fonds FHF. 

CONFEADO : une étude qui donne la parole aux enfants 

Cette étude a été menée lors du premier confinement auprès de 3 898 enfants âgés de 9 à 16 ans, parmi lesquels 81 jeunes pris en charge par la protection de l’enfance. Elle vise à comprendre la manière dont les enfants et les adolescents ont vécu le confinement et comment celui-ci a pu avoir des conséquences sur leur bien-être.

Ses objectifs : 

  1. Evaluer l’état émotionnel et la résilience des enfants durant le confinement et le déconfinement en fonction de leurs conditions de vie durant cette période.
  2. Mesurer, pour les enfants concernés, un éventuel trouble de stress post traumatique au cas où un proche a été hospitalisé des suites de la COVID-19.
  3. Faire des préconisations aux pouvoirs publics pour accompagner les enfants et les adolescents dans cette période de déconfinement.

 

La santé mentale des enfants impactée par la fracture sociale

Les résultats de l’étude CONFEADO mettent en évidence des disparités en santé mentale, classiquement retrouvés selon l’âge et le sexe avec une santé mentale plus impactée chez les adolescents (13-18 ans) que chez les enfants (9-12 ans) et une santé mentale plus impactée chez les filles que chez les garçons.

Les résultats font également ressortir une nette fracture sociale lors du premier confinement.  En effet, les enfants et les adolescents qui ont ressenti davantage de détresse sont ceux qui étaient issues de familles plus fragilisées (familles monoparentales, avec un niveau d’étude plus faible, davantage ouvriers ou employés, nés à l’étranger, et en situation d’isolement social) et exposés à :

  • des conditions de logement difficiles (confinés en zone urbaine, dans un appartement ou une maison sans jardin, sans accès à un extérieur dans le logement, une sur-occupation du logement sans possibilité de s’isoler),
  • des conditions économiques difficiles (difficultés financières et alimentaires, période de chômage des parents avant le confinement, baisse des revenus suite à l’épidémie et pas de connexion à internet), 

Ces enfants et adolescents ont souffert davantage d’un manque d’activité pendant le confinement : moins de sorties à l’extérieur, une forte consommation d’écran avec davantage de temps quotidien passé sur les réseaux sociaux, moins de contacts avec leurs amis et moins d’activités ludiques avec des adultes. Ces enfants étaient davantage dépassés par les devoirs que les autres. La détresse psychologique était également influencée par l’infection et l’hospitalisation d’un proche, suite à la Covid-19. 

Les enfants les plus résilients étaient ceux qui n’ont pas eu de détresse pendant le confinement, avaient de meilleures conditions de vie, avec des activités à l’extérieur, des contacts avec des amis, une consommation modérée des réseaux sociaux et ayant eu des activités ludiques avec des adultes tous les jours.

Maintien des activités et du lien social : une priorité

Ces premiers résultats montrent l’importance d’intégrer des politiques sociales différenciées pour promouvoir la résilience en situation de crise sanitaire. Le soutien financier aux familles monoparentales, le maintien des activités périscolaires, et les sorties régulières sont des éléments pouvant influer sur la santé mentale des enfants et des adolescents en période de confinement. L’accompagnement des jeunes dont un proche a été infecté ou hospitalisé des suites de la Covid-19 est à promouvoir, ainsi que les initiatives de diffusion d’une information accessible et adaptée aux parents et aux enfants sur la situation afin de préserver au mieux leur bien-être mental durant cette pandémie.

Santé mentale et Covid-19 

L’épidémie liée au coronavirus et les confinements ont un impact sur notre vie quotidienne, notre santé physique et mentale. Depuis le début de l’épidémie, Santé publique France se mobilise, avec ses partenaires, pour analyser et accompagner les populations afin de mieux comprendre les évolutions de santé et de bien-être, faire progresser les connaissances et éclairer les décisions prises par les pouvoirs publics.

Découvrez nos études et enquêtes liées à la santé mentale : 

Consultez l’ensemble de nos études et enquêtes menées dans le cadre de l’épidémie de Covid-19.

Conseils et contacts

La situation actuelle est difficile et on peut facilement se sentir stressé, anxieux ou déprimé. Il existe des conseils pour prendre soin de soi :

  • Restez en lien et parlez avec votre entourage
  • Aidez ceux qui en ont besoin
  • N'écoutez pas les informations toute la journée
  • Si vous êtes confiné, organisez vos journées
  • Limitez la consommation d'alcool et de tabac
  • Prenez soin de votre santé

Malgré tout, il est possible que ce soit trop difficile. Si vous ressentez le besoin des professionnels peuvent vous aider au 0800 130 000, 24h/24 – appel gratuit.

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