Accidents de sports de combat chez les mineurs

Santé publique France publie les résultats d’une analyse détaillée sur les accidents de sports de combats survenus chez des mineurs en réponse à plusieurs signalements d’associations sportives

Publié le 21 octobre 2020

Plusieurs associations sportives ont signalé à la Direction de sports et à la Direction générale de la santé (DGS) que certaines disciplines (Kick boxing, Muay, etc.) autorisaient les combats avec « KO », c’est-à-dire avec commotion cérébrale, chez leurs pratiquants à partir de 15-16 ans, et que ces « KO » étaient relativement fréquents. À la suite de ce signalement, la DGS a chargé Santé publique France de mener une analyse détaillée sur les accidents de sports de combats survenus chez les mineurs. 

Des accidents de sports de combat trop fréquents chez les jeunes de 10-18 ans 

Les accidents impliquant un sport de combat ont été décrits à partir des données de l’Enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC) qui repose sur l’enregistrement exhaustif des recours aux urgences pour accident de la vie courante (AcVC) dans 10 hôpitaux en France* en 2016-2018. L’analyse de Santé publique France montre que : 

  • 1 340 passages aux urgences relevant d’un sport de combat (judo/jiu-jitsu, boxe, lutte, karaté, kick-boxing) ont été dénombrés chez les 10-18 ans, soit 16/1 000 des passages dus aux accidents de la vie courante,
  • le nombre de passages reste stable et concerne majoritairement des garçons et des enfants jeunes,
  • le taux d’hospitalisation pour accidents de sport de combat est comparable au taux d’hospitalisation tous sports confondus (3%),
  • pour 4% de l'ensemble des accidents de sports de combat chez les 10-18 ans, un traumatisme crânien a été diagnostiqué dont 96% avec une commotion cérébrale.

Il ressort de cette enquête que les accidents de sports de combat, au vu des conséquences qu’ils peuvent avoir, sont trop fréquents chez les 10-18 ans. Les commotions cérébrales, en particulier, peuvent être à l'origine de séquelles et de complications somatiques et avoir des conséquences sur le développement de l'enfant, son parcours scolaire et ses apprentissages.

Il est à noter que l’enquête EPAC recueille les données des recours aux urgences de 10 hôpitaux uniquement et que les accidentés ne passant pas par les urgences ne sont pas comptabilisés. Les résultats présentés ici ne permettent donc pas de connaître le nombre total d’accidents dus à la pratique d’un sport de combat en France et de rapporter ce nombre d’accidents au nombre de pratiquants de sports de combat. Ils ne permettent pas non plus de comparer les fréquences des accidents entre les différents sports de combat. Une étude complémentaire, à partir d’autres sources de données (auprès des fédérations sportives par exemple), est nécessaire pour mesurer l’incidence de ces lésions dans les sports de combat.

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Accidents de sports de combat chez les 10-18 ans et commotions cérébrales : analyse des données de l'enquête permanente sur les acciden...

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