Surdité permanente néonatale : bilan du programme national de dépistage

Deux années après sa mise en place, Santé publique France publie le bilan du déploiement du programme national de dépistage de la surdité permanente néonatale.

Publié le 7 novembre 2019

Le dépistage de la surdité permanente néonatale consiste à réaliser des tests auditifs chez tous les nouveau-nés avant la sortie de la maternité.

94%

des nouveau-nés bénéficiaient du programme dès 2016

Le programme national de dépistage de la surdité a été lancé en novembre 2014. Avec un taux de 94%, l’objectif de 90% d’exhaustivité après deux ans de fonctionnement a donc été dépassé. De plus, ce dépistage a été très bien perçu par les parents dès 2015 (refus=0,1%). En 2016, il existait une grande variabilité interrégionale dans les modalités pratiques du programme (dépistage ou non des surdités unilatérales, techniques de dépistage, etc.). Il a également été montré que 1,4% des nouveau-nés étaient suspects de surdité bilatérale avant leur sortie de la maternité.

Utilité du test de dépistage supplémentaire effectué après la sortie de la maternité

Une majorité de régions ont ajouté dès 2016 un test de dépistage supplémentaire réalisé après la sortie de la maternité. En effet, il peut arriver que du liquide amniotique persiste quelques jours dans l’oreille de l’enfant et fausse les résultats du dépistage en maternité. Le rapport Dépistage universel de la surdité permanente bilatérale néonatale Évaluation de son déploiement après deux années de fonctionnement en France montre que le taux d’enfants suspects de surdité bilatérale néonatale passe de 1,4 à 0,9% après ajout de ce test. Ce dernier serait également utile pour capter les surdités qui, après la sortie de la maternité, auraient évolué d’une surdité unilatérale vers une surdité bilatérale.

Estimation de prévalence de la surdité bilatérale néonatale à 0,9‰ (perte tonale > 40 décibels)

La prévalence de la surdité permanente bilatérale néonatale a été estimée en 2015 à 1,3‰ nouveau-nés pour les formes légères à profondes et à 0,9‰ pour les formes moyennes à profondes. Parmi ces dernières, 52% étaient des atteintes auditives moyennes, 18% sévères et 30% profondes. Ces prévalences doivent cependant être confirmées à partir de données plus exhaustives.

Des améliorations à apporter

L’effet du programme de dépistage sur la baisse de l’âge au diagnostic ou à l’appareillage n’a pas pu être évalué du fait de données manquantes pour un nombre important d’enfants. Des leviers doivent être trouvés pour soutenir l’engagement et la motivation des cliniciens à transmettre les données relatives à ce programme.

Le cas spécifique de la Bretagne

Une étude, menée spécifiquement en Bretagne à la demande de l’ARS révèle qu’en 2016, 1% des nouveau-nés étaient suspects de surdité bilatérale avant leur sortie de la maternité soit moins qu’au niveau national. Le taux de surdité bilatérale moyenne à profonde observé était également plus faible (0,6‰) ce qui pourrait s’expliquer en partie par la montée en charge progressive du dispositif dans la région.

Par ailleurs, l’étude bretonne montre qu’en 2016, les enfants transférés en néonatalogie échappaient quatre fois plus au dépistage que les enfants non transférés (1,9% vs 0,5%). Il conviendrait donc de sensibiliser les équipes pour un suivi optimal de ces enfants dix fois plus à risque de surdité.

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rapport/synthèse

Dépistage universel de la surdité permanente bilatérale néonatale Évaluation de son déploiement après deux années de fonctionnement en...

rapport/synthèse

Programme de dépistage de la surdité permanente néonatale : Bilan de mise en oeuvre en Bretagne, 2015-2016