Evaluation des risques sanitaires liés à l'exposition de la population française à l'aluminium. Eaux, aliments, produits de santé

Publié le 1 novembre 2003
Mis à jour le 5 juin 2019

L'Agence francaise de sécurite sanitaire des aliments (Afssa) a été interrogée par l'UFC Que Choisir, le 3 fevrier 2000, sur les dangers liés a la présence d'aluminium dans l'environnement des consommateurs à travers toutes les sources d'apports. Parallèlement à cette demande d'évaluation de risque, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) engageait une rélexion portant sur l'aluminium et les produits de santé. Une reunion commune Afssaps/Afssa s'est donc tenue en juin 2000 dans le but d'effectuer un premier point concernant les données toxicologiques, chimiques et épidémiologiques disponibles. En juillet 2000, l'unite 330 de l'INSERM a publie dans l'American Journal of Epidemiology les résultats du suivi a 8 ans de la cohorte Paquid, qui mettent en evidence un risque accru de démences, notamment de type Alzheimer, chez des sujets exposés a des concentrations en aluminium dans l'eau de distribution supérieures a 100 ug /l. Cette étude a relancé un débat qui a débuté dans les années 1970 sur le rôle éventuel de l'aluminium dans la démence dégénerative d'Alzheimer. Dans le même temps, il est demandé au comité d'experts spécialisés (CES) de l'Afssa du groupe " Eaux " et au Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France (CSHPF) de se prononcer sur la reconduction de la valeur de limite de qualité en aluminium total dans les eaux destinées à la consommation humaine, fixée à 200 ug /l par décret 89-3 du 3 janvier 1989. C'est dans ce contexte que la Direction Générale de la Santé (DGS) a saisi le 12 septembre 2000 l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) et l'Afssa. Elle souhaitait qu'une analyse critique des études portant sur la relation entre l'aluminium et la maladie d'Alzheimer soit realisée afin de mesurer la qualité des preuves disponibles et émettre s'il y avait lieu des recommandations pour l'amelioration des connaissances et pour la révision des dispositions réglementaires dans le domaine de l'eau et de l'alimentation. La littérature scientifique a suggéré que l'aluminium pouvait etre impliqué dans l'etiologie d'autres pathologies que la maladie d'Alzheimer (neurologiques, osseuses, respiratoires, immuno-allergiques principalement) et que d'autres sources d'exposition que l'eau et l'alimentation pouvaient contribuer aux risques. Compte tenu de l'aide a la décision de ce travail, notamment dans un contexte de révisions de limites de qualité dans les milieux, il a paru préférable d'élargir la reflexion : - A l'ensemble des effets sanitaires possibles de l'aluminium. En effet, la maladie d'Alzheimer, si tant est que cette pathologie soit liée à l'aluminium, n'est peut-etre pas le premier effet à survenir aux doses d'exposition les plus faibles (effet critique). Or, si d'autres effets néfastes sont susceptibles de se manifester à des niveaux d'exposition plus faibles que ceux conduisant à la maladie d'Alzheimer, il convient de les prendre en compte pour l'établissement de recommandations visant la protection des personnes. - A l'ensemble des sources et voies d'exposition à l'aluminium. En effet, d'autres sources d'exposition que l'eau et l'alimentation peuvent contribuer significativement aux apports en aluminium à l'organisme humain. Si les effets toxiques de l'aluminium ne sont pas spécifiques d'une source voire d'une voie d'exposition, des recommandations à visée sanitaire ne peuvent être faites sur l'eau ou l'alimentation, sans comprendre la part attribuable ou le rôle propre de ces médias dans l'exposition des personnes et la survenue des effets. Un Comité de Pilotage associant les 3 agences de sécurité sanitaires (Afssa, Afssaps et InVS) a été constitué afin d'organiser une expertise nationale des données disponibles permettant d'évaluer les risques pour la santé liés à l'exposition des populations à l'aluminium contenu dans les différents milieux, et particulièrement dans l'eau, l'alimentation et les produits de santé. Le travail a été réparti au sein de trois groupes d'expertise : - Groupe " exposition " : chargé d'analyser les données permettant de quantifier les apports en aluminium sous ses différentes formes, via l'eau, l'alimentation et les produits de santé en distinguant ceux qui relèvent d'une origine naturelle et ceux qui sont secondaires aux activités humaines. Ce groupe a été divisé en 3 sous groupes : eaux, alimentation, produits de santé. La coordination scientifique et technique des groupes " eaux " et " alimentation " a été assurée par l" Afssa, celle du groupe " produits de santé " a été assurée par l'Afssaps . - Groupe " toxicologie " : chargé d'analyser les données permettant de décrire la cinétique et le métabolisme de l'aluminium chez l'homme, identifier les organes cibles et les effets toxiques potentiels et d'apporter des éléments sur l'existence ou non de valeurs toxicologiques de référence utilisables en population pour les voies d'exposition concernées. La coordination scientifique et technique de ce groupe a été assurée par l'Afssaps. - Groupe " épidémiologie " : chargé d'analyser les études épidémiologiques afin de compléter l'approche toxicologique sur l'identification des dangers et la détermination éventuelle de relations exposition-risque. La coordination scientifique et technique de ce groupe a été assurée par l'InVS. (Contexte et objectifs)

Année de publication : 2003
Pages : 191 p.