Violences familiales subies par les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes lors du premier confinement lié à l'épidémie de la Covid-19

Publié le 17 mai 2021
Mis à jour le 1 juillet 2022

Introduction - Les mesures de confinement prises en mars 2020 pour enrayer la propagation du coronavirus se sont accompagnées d'une augmentation des violences domestiques touchant les femmes, les enfants mais aussi les personnes lesbiennes, gays et bisexuelles. L'objectif de cette étude est d'estimer les prévalences de violences familiales subies par les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) résidant avec un des membres de leur famille durant le premier confinement de 2020, de décrire leurs caractéristiques et les répercussions sur la santé. Méthodes - L'Enquête Rapport au sexe (ERAS) est une enquête transversale, anonyme, auto-administrée en ligne et basée sur le volontariat. Son édition spéciale Covid-19 a été réalisée du 30 juin au 15 juillet 2020 par Santé publique France. Au total, 8 345 HSH résidant en France ont répondu à l'enquête. Résultats - Parmi les 8 345 HSH répondants, 2 467 ont rapporté vivre dans le même logement qu'un des membres de leur famille durant les huit semaines du premier confinement. Parmi ces derniers, 35,2% (868) ont déclaré avoir subi des violences familiales au cours de cette période, majoritairement des violences verbales d'ordre psychologique. Ces hommes se caractérisent par leur jeune âge et une situation socioéconomique précaire. Cet environnement familial hostile a eu des répercussions négatives sur la santé, un tiers d'entre eux présentant un score d'anxiété sévère. Conclusion - Un plan d'urgence a été lancé par le gouvernement afin de lutter contre les violences anti-LGBT, mais compte tenu de la prolongation de la crise sanitaire, des initiatives innovantes doivent être mises en oeuvre pour leur apporter tout le soutien dont ils ont besoin.

Auteur : Velter Annie, Rojas Castro Daniela, Champenois Karen, Lydié Nathalie
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2021, n°. 6-7, p. 120-128