Air

La pollution de l’air concerne toute la population. Les niveaux de polluants observés dans l’atmosphère sont associés à des risques pour la santé et toute diminution de l’exposition à ces polluants serait bénéfique.

 

Mis à jour le 5 décembre 2023

Air : notre action

La pollution atmosphérique (PA) demeure un déterminant préoccupant de l’état de santé de la population en France, comme dans le monde, comme le confirment les publications de Santé publique France, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la littérature internationale. 

L’OMS rappelle que la PA constitue l’un des plus grands risques environnementaux pour la santé et demeure le 4ème facteur de risque de mortalité dans le monde, et qu’en diminuant les niveaux de PA, les pays peuvent réduire la charge de morbidité imputable aux accidents vasculaires cérébraux, aux cardiopathies, au cancer du poumon et aux affections respiratoires, chroniques ou aiguës, y compris l’asthme, pour ne citer que les effets sur la santé les mieux documentés. En France, 40 000 décès prématurés lui sont attribuables chaque année.

Les risques, pour la santé, liés à la PA sont susceptibles d’évoluer du fait des conditions climatiques, des politiques de réduction des émissions et de l’évolution des sources émettrices. Il apparait donc nécessaire d’assurer une surveillance épidémiologique de ce risque.

La surveillance épidémiologique des effets sur la santé de la qualité de l’air

En application de la LAURE, loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie du 30 décembre 1996, dont l’article 3 stipule que « l’Etat assure […] la surveillance de la qualité de l’air et […] de ses effets sur la santé », Santé publique France a mis en place dès 1997 un dispositif de surveillance épidémiologique de la PA, le premier à notre connaissance, avec la création du programme de surveillance Air et santé (Psas). 

Objectifs du Psas

Le Psas vise à la fois à mieux connaitre l’impact sur la santé de la PA mais aussi à développer les arguments de plaidoyer utiles à l’évaluation et l’évolution des politiques publiques dans un objectif de protection de la santé publique. 

Plus concrètement, les objectifs spécifiques du Psas sont :

  • approfondir les connaissances sur les liens entre l’exposition à la PA et la santé à court et long terme et surveiller l’évolution de ces connaissances ;
  • élaborer des fonctions concentration-risque (FCR) pour les indicateurs de santé et de PA et les mettre à jour régulièrement pour la réalisation d’évaluations quantitatives d’impacts sur la santé (EQIS-PA) ;
  • quantifier l’impact sur la santé publique et économique de l’exposition à la PA grâce aux EQIS-PA et aux analyses économiques, et fournir aux professionnels de santé publique et de l’environnement et aux acteurs locaux :
    • des évaluations du bénéfice sur la santé et économique attendu d’actions visant à réduire les niveaux de pollution ;
    • des guides et outils appropriés pour la réalisation d’EQIS-PA.
  • contribuer à l’expertise nationale, européenne et internationale sur les effets sur la santé de la pollution de l’air ;
  • informer le public et appuyer1 les décideurs dans la mise en œuvre des politiques publiques locales, nationales et européennes de gestion de la qualité de l’air.

Accompagnement des acteurs locaux et valorisation des actions locales

Le Psas a été conçu comme un programme pérenne de surveillance devant s’adapter et suivre l’évolution des connaissances, de la réglementation, des mesures de la pollution et des données de santé pour répondre au mieux aux attentes de la société en matière de protection de la santé de la population.

Ainsi ces dernières années, Santé publique France en lien avec ses partenaires s’est investi dans l’accompagnement des acteurs locaux tels que les collectivités territoriales, les directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), les agences régionales de santé (ARS). Dans cet objectif, des guides EQIS-PA et des outils ont été développés en partenariat avec l’OMS, et des formations à l’usage des partenaires locaux sont organisées avec l’Agence de la transition écologique (ADEME), l’École des hautes études en santé publique (EHESP) avec l’appui de l’OMS.

De plus, dans le cadre du projet de recherche Cepem, le Psas a produit un recensement des actions menées par les acteurs locaux pour améliorer la qualité de l’air, notamment en lien avec les transports et les mobilités. L’étude aborde largement les particularités, leviers de réussite et difficultés relatives aux mesures mises en place dans les politiques publiques de transports et de mobilités. L’enjeu principal est de constituer un foyer de connaissance autour d’actions probantes pour outiller les acteurs qui pourront se saisir de cette étude et favoriser la duplication des mesures identifiées partout sur le territoire national. 

En savoir plus

Contribution à des projets de recherche

Santé publique France a contribué au volet recherche du projet CEPEM qui vise à analyser les impacts des épisodes/pics de pollution sur la santé de la population exposée et à évaluer l’efficacité des politiques publiques spécifiques mises en place, dans le contexte général du fardeau sanitaire en lien avec la pollution atmosphérique. Ce volet visait à comprendre les particularités épidémiologiques de la relation entre niveaux journaliers de plusieurs polluants atmosphériques et le risque de mortalité et d’hospitalisations puis de les mettre en perspective avec les seuils règlementaires définis dans le cadre de politiques publiques. Aucun seuil d’effet n’a été mis en évidence pour les particules PM10 et PM2.5 ou le NO2. Néanmoins, nous avons pu identifier un seuil pour l’ozone, compris entre 90 et 120 µg/m3 selon l’indicateur de santé étudié, à partir duquel les concentrations journalières d’ozone semblent augmenter les risques pour la santé, mais ce seuil se situe en dessous des seuils règlementaires présentement en vigueur. 

En savoir plus :

Pascal M, Wagner V, Alari A, Corso M, Le Tertre A. Extreme heat and acute air pollution episodes: A need for joint public health warnings? Atmospheric Environment. 2021;249:118249.

Wagner V, Pascal M, Corso M, Alari A, Benmarhnia T, Le Tertre A. On the supra-linearity of the relationship between air pollution, mortality and hospital admission in 18 French cities. Int Arch Occup Environ Health. 2023;96(4):551-563.

Plans de rattachement

Les activités du Psas s’inscrivent dans les recommandations des plans nationaux santé environnement (PNSE) et du Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (PRÉPA). En lien étroit avec les impacts du changement climatique, le programme s’inscrit également dans les accords de Paris sur le climat.

Les activités du Psas s’inscrivent également dans les recommandations de la plateforme globale sur l’air et la santé et de l’initiative pour la santé en milieu urbain (UHI) de l’OMS ayant pour objectif de catalyser une action plus efficace sur la PA et les gaz à effets de serre dans le but d’atteindre les objectifs de développement durable – SDGs 3, 7, 10, 11 et 13 des Nations Unies. 

Partenaires du Psas

Pour mener à bien ses objectifs, le Psas s’appuie depuis sa création sur un réseau multidisciplinaire de partenaires :

Equipe Air et santé du Psas

  • Au niveau national, le Psas est coordonné par la direction Santé Environnement Travail de Santé publique France (DSET), contact : dse-air-climat@santepubliquefrance.fr  
  • Au niveau régional, la direction des régions (DIRE) par le biais de ses cellules régionales participe au Psas.
Équipe Air et Santé de Santé publique France

Référents en région

Régions couvertes

Contacts

Cellule Antilles

Guadeloupe

Antilles@santepubliquefrance.fr

Cellule Auvergne Rhône Alpes

Rhône-Alpes

cire-ara@santepubliquefrance.fr

Cellule Bourgogne / Franche-Comté

Bourgogne Franche-Comté

cire-bfc@santepubliquefrance.fr

Cellule Bretagne

Bretagne

cire-bretagne@santepubliquefrance.fr

Cellule Centre Val de Loire

Centre Val-de-Loire

cire-cvl@santepubliquefrance.fr

Cellule Pays-de-Loire

Pays-de-Loire

cire-pdl@santepubliquefrance.fr

Cellule Grand Est

Grand Est

GrandEst@santepubliquefrance.fr

Cellule Guyane

Guyane

guyane@santepubliquefrance.fr

Cellule Normandie

 

cire-normandie@santepubliquefrance.fr

Cellule Hauts de France

Hauts-de-France

 

HautsdeFrance@santepubliquefrance.fr

 

Cellule Ile-de-France

Ile-de-France

cire-idf@santepubliquefrance.fr

Cellule Nouvelle Aquitaine

Nouvelle Aquitaine

NouvelleAquitaine@santepubliquefrance.fr

Cellule Occitanie

Occitanie

occitanie@santepubliquefrance.fr

Cellule Océan indien

La Réunion et Mayotte

oceanindien@santepubliquefrance.fr

Cellule Sud

Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse

paca-corse@santepubliquefrance.fr

ORS Ile-de-France

Ile-de-France

 

Projets internationaux

Santé publique France inscrit son action dans le domaine de la santé environnementale à l’échelle internationale et le Psas y contribue activement : 

Le projet Aphea puis le projet Aphena

Le projet Aphea (Air Pollution and Health: a European Approach) en Europe au début des années 1990, puis le projet Aphena (Air Pollution and Health: a European and North American Approach) avec les États Unis, ont été pionniers dans l'étude des effets à court terme de la pollution. Ils ont montré que cet effet à court terme sur la santé n'avait pas disparu avec l'introduction de réglementations visant à réduire les sources industrielles de pollution. Les sources de pollution avaient évolué et l'effet à court terme de la pollution se manifestait même à des niveaux de pollution moyens ou faibles.

  • Santé publique France a également contribué à la première évaluation quantitative d'impact sanitaire (EQIS) de la pollution atmosphérique menée en France dans le cadre d’une étude trinationale (Autriche, France, Suisse) coordonnée par l’OMS en 1996.

Projets Apheis et Aphekom

Santé publique France a conçu le premier système de surveillance des effets sur la santé de la pollution atmosphérique au niveau mondial au travers de la coordination de deux projets européens : Apheis et Aphekom.

Le projet européen Aphekom s’est déroulé entre 2008 et 2011. L'objectif était de permettre aux pouvoirs publics d'orienter les politiques de réduction des niveaux de pollution de l’air en ville en évaluant les impacts sanitaires et économiques de la pollution atmosphérique dans 25 villes européennes, couvrant 39 millions d’habitants répartis sur 12 pays.

Aphekom a montré que la baisse des niveaux de particules fines dans l’air des villes européennes jusqu'au niveau préconisé par l’OMS (10µg/m3 ) permettrait d'éviter près de 19 000 décès prématurés chaque année, dont 15 000 causés par des maladies cardio-vasculaires.

Cela représente un gain en espérance de vie pouvant aller jusqu'à 22 mois dans les villes européennes les plus polluées et un gain de près de 31,5 milliards d’euros pour les 25 villes participantes.

Ces résultats ont été utilisés par l’OMS et la Commission européenne dans le cadre de la révision des directives européennes de qualité de l’air de 2013. Ils continuent à être utilisés aujourd’hui par différentes instances au niveau national et international.

Projet ESCAPE : European Study of Cohorts for Air Pollution Effects

Santé publique France s’est associée au projet ESCAPE de 2008 à 2012 qui a rassemblé des chercheurs de 24 universités et instituts pour étudier les effets de l’exposition à la pollution atmosphérique à long terme sur la santé : santé périnatale et développement des maladies respiratoires et allergiques (asthme) chez l'enfant, pathologies respiratoires et cardiovasculaires chez l’adulte, incidence du cancer et mortalité.

Santé publique France a réalisé, avec les associations de surveillance de la qualité de l’air (Aasqa), le recueil des données de mesures de pollution et des données géographiques locales pour la construction du modèle d’exposition à la pollution atmosphérique Land Use Regression et a assigné les valeurs modélisées à l’adresse des participants pour l’analyse épidémiologique.

Il s'agit de la 1ère étude de cohortes ayant permis de disposer de résultats européens sur les liens entre exposition à long terme à la pollution atmosphérique et santé.

Projet AC-HIA (Air and Climate Health Impact Assessment)

Au regard de l’importance de l’interaction entre pollution atmosphérique, climat et santé, Santé publique France s’est investie dans un projet interdisciplinaire innovant, le projet AC-HIA.

Le projet AC-HIA a évalué l’influence des politiques de réduction des émissions de polluants sur l’évolution de la santé des populations en 2030 et en 2050 en prenant en compte l’influence du changement climatique sur la pollution de l’air dans le monde, en Europe et en Ile-de-France. Grâce à des outils innovants de modélisation du climat, de la qualité de l’air et de la santé, les impacts sanitaires attendus d’un scénario correspondant à la législation actuelle sur les émissions polluantes ont été comparés à ceux d’un scénario correspondant à une baisse des émissions, s’appuyant sur des technologies moins polluantes.

Des actions de prévention pour prévenir les effets préjudiciables de la pollution de l’air

Dans le cadre de sa mission de protection des populations des effets préjudiciables de la pollution de l’air extérieur et/ou intérieur, Santé publique France a répertorié différents sites destinés à l’information du public :

Brochures, affiches, dépliants, disponibles dans l’onglet outils